Une femme est enlevée à Montréal: une victime au sang-froid exceptionnel
La jeune femme piégée jeudi à Montréal a rendu ses proches très fiers en parvenant à fuir son ravisseur
Les proches de la psychoéducatrice de 26 ans enlevée jeudi à Montréal par le père d’un enfant dont elle s’occupait sont impressionnés et extrêmement fiers du courage dont elle a fait preuve pour sortir de ce cauchemar sans heurts.
« Quand je pense à ce qui aurait pu arriver si elle n’avait pas eu autant de sang-froid, le cœur me fend », a lancé le père de la jeune victime, les yeux baignés de larmes et les lèvres tremblotantes. Le père de famille a demandé l’anonymat pour éviter que cet horrible événement hante la vie de sa fille pour le restant de ses jours. Il a toutefois le cœur rempli de fierté lorsqu’il pense à la façon dont elle a réagi.
Au lendemain de son enlèvement, la jeune femme ne s’expliquait toujours pas pourquoi Ghislain Laplante, 39 ans, s’en serait pris à elle.
Dans un chalet
Jeudi, vers 9 h, l’homme l’a apostrophée alors qu’elle se trouvait à proximité de sa voiture, qui est électrique. Après avoir vraisemblablement exhibé une arme à feu, qui s’est finalement révélée fausse, il l’aurait fortement incitée à monter dans sa voiture et à prendre le volant. Assis sur le siège passager, Laplante lui aurait donné les directions afin de se rendre sur la Rive-Sud, en empruntant le pont Samuel-De Champlain. Alors qu’ils étaient coincés dans le trafic, la jeune psychoéducatrice réfléchissait à un scénario qui pourrait lui permettre de s’échapper. Elle tentait également de le raisonner, mais l’homme répétait qu’il l’amenait dans un chalet « pour discuter », a indiqué un membre de sa famille.
« Elle a pensé à causer un accident ou à rouler à toute vitesse en sortant du pont dans l’espoir de se faire arrêter », relate son père, toujours fortement secoué.
Environ 45 minutes plus tard, elle lui a fait croire que son véhicule électrique s’apprêtait à manquer d’énergie. Elle l’a donc convaincu de se rendre jusqu’au RONA du DIX30, à Brossard, où des bornes de chargement sont installées.
« En arrivant, les bornes étaient déjà prises par d’autres voitures, rapporte son père. Elle lui a dit qu’elle voulait sortir pour aller voir si les véhicules étaient sur le point d’être 100 % chargés, et c’est à ce moment qu’elle s’est sauvée. »
La jeune femme a couru chercher de l’aide dans la quincaillerie. Son présumé ravisseur l’aurait d’abord pourchassée, avant de rebrousser chemin et de tenter de prendre la fuite à son tour.
Relation professionnelle
Il a toutefois été arrêté peu de temps après en bordure de l’autoroute 30. En plus de retrouver la fausse arme, les policiers auraient également découvert un ensemble d’objets qui auraient pu servir à l’agresser sexuellement.
Ghislain Laplante, un père monoparental, entretenait une relation strictement professionnelle avec sa présumée victime, selon les proches de cette dernière. La jeune femme était la psychoéducatrice de son fils au Centre de pédiatrie sociale de Verdun Les petits renards, où elle travaillait. Laplante vit à moins de deux kilomètres de là.
Les collègues de la victime présumée étaient d’ailleurs sous le choc, hier.
« Elle a fait preuve d’un courage, d’un sang-froid et d’une intelligence exceptionnels qui lui ressemblent vraiment, pour faire face à son agresseur », a déclaré par courriel le directeur général du Centre, Martial Mainguy.