/misc
Navigation

Les cadeaux et les miettes des conservateurs

Coup d'oeil sur cet article

Jusqu’à maintenant, les engagements économiques des conservateurs nous laissent une impression de déjà-vu.

Andrew Scheer ramène une à une les mesures inefficaces de Stephen Harper.

Crédit pour le sport

Parlons d’abord du crédit d’impôt sur le sport amateur. Les parents qui dépenseront jusqu’à 1000 $ par enfant se verront octroyer un crédit remboursable de 15 %.

Cette mesure avait été abolie. En échange, les libéraux ont bonifié les prestations pour enfants.

Ce crédit d’impôt était inefficace parce qu’il ratait sa cible. Il finissait dans les poches des familles dont les enfants étaient déjà inscrits à des activités.

Mais il ne ramenait pas de nouveaux enfants sur nos terrains de soccer et dans nos arénas. Son effet sur la santé des enfants canadiens était donc négligeable.

Il était aussi inéquitable et défavorisait les ménages plus pauvres. Comme il était versé avec le remboursement d’impôt, autour du mois de juin, les parents moins fortunés ne le recevaient pas à temps pour payer les frais d’inscription au sport. Ils n’inscrivaient donc pas leurs enfants.

Qui sont les hommes et les femmes derrière nos politiciens? Emmanuelle présente... un balado animé par Emmanuelle Latraverse.

 

Transport en commun

À quelques détails près, les conservateurs veulent réintroduire le crédit d’impôt sur le transport en commun des années Harper. À l’achat de titres mensuels, ils vous promettent un crédit d’impôt de 15 %. Pour un usager de la STM, cela représente un maximum de 150 $ par an.

Or, plusieurs analystes avaient conclu que ce crédit d’impôt n’avait pas augmenté l’achalandage dans les transports en commun.

Le grand enjeu pour le transport en commun au Canada est sa fiabilité. Les gens le prendront davantage lorsqu’il sera plus rapide, plus fréquent. Lorsqu’il y aura moins de pannes de métro. C’est là que les gouvernements doivent investir.

Des miettes pour l’électricité

Le chef conservateur parle aussi d’abolir la TPS sur nos factures résidentielles d’électricité.

Au prix qu’on paie notre énergie, cela représente des miettes. Pour une famille de quatre personnes vivant dans une maison de taille moyenne, on parle de 10 $ par mois. Pour un ménage plus pauvre vivant en appartement, on peut parler de 6 $ par mois.

Cette mesure est aussi contre le bon sens élémentaire. Elle subventionnera les familles qui chauffent au gaz et au pétrole, des sources d’énergie sales et plus coûteuses, à une époque où tout le monde parle d’efficacité énergétique et de réduction des GES...

Réduire les impôts

Finalement, les conservateurs promettent de diminuer le taux d’imposition de la première tranche de revenu imposable. Il s’agit bel et bien d’une baisse d’impôt pour les familles moins aisées et pour la classe moyenne.

C’est tout un contraste avec Justin Trudeau qui, il y a quatre ans, appliquait une fausse « baisse d’impôt pour la classe moyenne » qui était maximale pour des contribuables gagnant plus de 100 000 $ par an.

On note finalement que le Parti conservateur n’a pas annoncé comment il allait réaliser sa promesse de ramener l’équilibre budgétaire en cinq ans. Le gouvernement fédéral est toujours en déficit et, selon le directeur parlementaire du budget, les promesses de Scheer cumulent maintenant à plus de 8 milliards de dollars.


♦ Jean-Denis Garon est professeur à l’ESG UQAM

 
 
Commentaires

Vous devez être connecté pour commenter. Se connecter

Bienvenue dans la section commentaires! Notre objectif est de créer un espace pour un discours réfléchi et productif. En publiant un commentaire, vous acceptez de vous conformer aux Conditions d'utilisation.