La Banque Nationale quitte l’Afrique après avoir perdu 33 M$
Coup d'oeil sur cet article
La Banque Nationale se retirera de l’Afrique après avoir perdu 33 millions de dollars dans un investissement qui a mal tourné, en Côte d’Ivoire.
En 2015, l’institution financière québécoise a investi environ 200 millions de dollars dans NSIA, un groupe de bancassurance de la Côte d’Ivoire, et dans AfrAsia, une banque de l’île Maurice.
Faillite d’un client
Or, la faillite récente de l’un des principaux clients de NSIA, l’exportateur de cacao ivoirien SAF, lui a porté un coup dur. NSIA a aussi été victime d’une fraude sur des cartes Visa prépayées.
La Banque Nationale a donc enregistré une perte de 33 millions de dollars (27 millions de dollars après impôts) sur son investissement dans NSIA, ce qui représente la totalité de la valeur attribuée à l’activité bancaire du groupe. La portion assurance de NSIA n’a pas été dépréciée.
Dans AfrAsia, le principal partenaire de la Banque Nationale est le conglomérat mauricien IBL, qui ne veut pas lui céder sa participation.
La Banque Nationale avait investi 33 millions de dollars en 2015 pour des intérêts de 17,5 % dans AfrAsia.
Dans les circonstances, l’institution entend vendre ses investissements dans NSIA et dans AfrAsia à court ou à moyen terme. Elle tentera aussi de se départir de sa participation de 10,5 % dans la banque mongole XacBank, qui lui avait coûté 21 millions de dollars en 2015.
Succès au Cambodge
La Banque Nationale souhaite se concentrer sur sa filiale cambodgienne, ABA Bank.
Elle vient de débourser 83,5 millions de dollars pour acquérir les 10 % qu’elle ne détenait pas déjà dans ce prêteur en forte croissance.
Son investissement total dans ABA se chiffre maintenant à 424 millions de dollars.
Depuis le premier investissement de la Banque Nationale dans ABA, en 2014, les parts de marché de celle-ci ont plus que doublé et son nombre d’employés est passé de 600 à plus de 5000.
Le nombre de succursales a bondi de 12 à 70, et le nombre de clients, de 60 000 à 600 000.
La Banque Nationale prévoit qu’ABA lui procurera des profits de 130 millions de dollars cette année, soit environ 5 % de sa rentabilité totale.