Y a-t-il plus de 2,9 millions de clients de Desjardins touchés par le vol de données?
Des détails indiqués sur les clés USB retrouvées dans le cadre de l’enquête sur le vol de données personnelles chez Desjardins soulèvent une question perturbante: se pourrait-il qu’il y ait plus que 2,9 millions de profils de clients dérobés?
• À lire aussi: Vol de données: le suspect n’était qu’un pion
• À lire aussi: Le gouvernement Legault prend le dossier «très au sérieux»
Quand la police a mené des perquisitions chez l’ex-employé de Desjardins Sébastien Boulanger Dorval, ses agents ont mis la main sur deux supports informatiques. Ces derniers portaient les mentions «1 de 3» et «2 de 3». Mais s’il existe bel et bien, la troisième clé de la série n’a jamais été retrouvée, ni par Desjardins, ni par les enquêteurs.
Boulanger Dorval, qui n’a rien d’un pirate informatique, a pu facilement dans le cadre de ses fonctions, extraire les informations problématiques. Après les avoir copiées sur au moins deux clés USB, le suspect les aurait revendues à un ami, Jean-Loup Leullier Masse, 27 ans, qui fait dans le prêt privé. Des renseignements précieux pour lui, lui donnant accès notamment aux informations bancaires des clients de Desjardins, à leurs numéros d’assurance sociale et de téléphone, leur adresse, leur numéro de carte de crédit.
Ces informations auraient ensuite abouti dans les ordinateurs de petits financiers habitant Cap-route et Lac-Beauport. Plusieurs de ceux qui ont eu accès à ces renseignements personnels traînent un passé trouble. À ce jour, aucune accusation criminelle ne pèse contre eux dans le dossier Desjardins.
Vol chez Desjardins: le gouvernement Legault prend le dossier «très au sérieux»
Le gouvernement Legault s’est dit préoccupé à la suite du reportage de «J.E.» sur l’ex-employé de Desjardins soupçonné d’avoir volé les données personnelles de 2,9 millions de clients.
Lors de l’émission diffusée jeudi, Sébastien Boulanger Dorval s’est posé en victime, prétextant que c’est aujourd’hui une poignée d’hommes d’affaires qui profiteraient maintenant de ces données.
Le cabinet du premier ministre François Legault, qui ne souhaite pas commenter l’enquête en cours dans ce dossier, dit toutefois prendre «très au sérieux l’incident de vol de données de Desjardins ainsi que la protection des données personnelles des Québécois».
«Nous travaillons activement à renforcer la sécurité des données des Québécois et la cybersécurité. Nous avons l’intention de mettre en place des mesures visant à accroître la protection des informations financières de tous les Québécois», a laissé savoir le cabinet du premier ministre François Legault.
De son côté, le député de La Pinière et porte-parole de l'opposition officielle pour le Conseil du trésor, Gaétan Barrette, s'est dit préoccupé par ces nouvelles révélations.
«Ce que j'ai lu à la suite de J.E., moi, j'ai été absolument traumatisé par ça, a-t-il déclaré en entrevue sur les ondes de LCN. Ce sont des règles élémentaires qui ne sont pas en place. Alors, il y en a combien d'institutions qui n'ont pas les règles élémentaires?»
Jusqu’à ce jour, aucune accusation n’a été déposée en lien avec ce cas de vol de renseignements personnels, le pire qu’ait connu le Québec.
- À VOIR AUSSI: