Exigeons une baisse de 1,7% des tarifs d’Hydro
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Le gouvernement Legault nous avait promis de régler le problème des trop-perçus chez Hydro-Québec. Il vient néanmoins de faire adopter le principe du projet de loi 34, qui vous fera payer en double !
Le projet de loi prévoit un gel des tarifs d’électricité pour 2020 et leur indexation à l’inflation pour les quatre années suivantes. Pour cinq ans, la Régie de l’énergie n’aura donc plus à surveiller les tarifs d’électricité.
Taxes déguisées
Le premier ministre répète que sa loi vous fera économiser de l’argent. La plupart des experts indépendants qui ont témoigné en Commission parlementaire affirment le contraire.
Un expert reconnu, M. Jean-François Blain, a calculé les augmentations qu’autoriserait probablement la Régie si le gouvernement retirait son projet de loi.
Sa conclusion : les Québécois auraient droit à une baisse de tarifs de 1,7 % en 2020.
Vous avez bien lu : une baisse de tarifs. Alors que le gouvernement vous offre plutôt un gel.
Pour les cinq années couvertes par le projet de loi, le gouvernement vous imposera une hausse moyenne de 1,39 % par an. M. Blain, lui, pense que la Régie aurait limité ces hausses à 1,1 % par an.
Un demi-milliard sur cinq ans
Ces nouvelles taxes déguisées pourraient atteindre les 978 millions de dollars sur cinq ans.
Le projet de loi prévoit l’envoi de chèques à tous les consommateurs, qui totaliseront 500 millions.
Il resterait donc un minimum de 478 millions directement pigés dans vos poches.
Les consommateurs industriels d’électricité arrivent exactement au même constat.
Ils calculent que la loi 34 détroussera les consommateurs québécois d’un joli montant de 559,3 millions sur cinq ans.
Puis, à partir de 2025, chaque nouvelle augmentation de 1 % autorisée par la Régie de l’énergie pourrait nous coûter 14 millions de plus. Pendant des années.
Ce sera ainsi parce que ces hausses futures s’appliqueront sur celles actuellement proposées par le gouvernement.
Rien à voir avec l’inflation
Dans le passé, nos tarifs ont approximativement augmenté à la même vitesse que l’inflation. Mais le marché de l’énergie a aussi changé depuis. Les tarifs augmentent quand Hydro-Québec doit approuver des achats qui dépassent son « bloc patrimonial », dont le prix est protégé.
Cela inclut les importations d’énergie, mais aussi notre coûteuse énergie éolienne. Or, la demande industrielle s’est affaiblie.
C’est pour cela que nos tarifs auraient baissé l’an prochain, si ce n’était de l’intervention maladroite du gouvernement.
Hydro contre tous
Hydro-Québec est à peu près la seule organisation à ne pas s’opposer au projet de loi...
Ce qui est tout à fait logique, puisqu’elle fera le plein de revenus à même le portefeuille de ses clients.
On s’expliquerait mal que des associations de consommateurs d’électricité chercheraient à bloquer une loi qui serait dans l’intérêt de leurs membres... Le ministre Jonathan Julien doit retirer son projet de loi. Il doit préférer la raison à son orgueil. Mais surtout, tenir tête à Hydro-Québec.