Message aux 60% des travailleurs sans régime de retraite
Girard

Si vous faites partie des 60 % de travailleurs québécois qui ne bénéficient pas d’un régime de retraite d’employeur, oui ! il est important et urgent d’investir dans votre REER, simple question d’accumuler suffisamment d’argent lorsque l’heure de la retraite sonnera.
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Pourquoi le REER ? Parce que si vous comptez seulement sur l’État providence pour arrondir vos fins de mois à partir de 65 ans, laissez-moi vous dire que vous allez tirer le diable par la queue.
Il faut savoir que les deux revenus de base de la sécurité de la vieillesse qu’offre le gouvernement fédéral totalisent la somme annuelle de 18 359 $ dans le cas d’une personne seule, soit 7362 $ de pension de la sécurité de la vieillesse (PSV) et 10 997 $ de supplément de revenu garanti (SRG).
Dans le cas d’un couple de personnes âgées, le fédéral leur offre un revenu de pension maximale de 27 963 $, soit 14 724 $ de PSV et 13 239 $ de SRG.
Seuil de pauvreté
Il est important de noter que la pension de vieillesse et le supplément de revenu garanti versés par le fédéral aux personnes âgées totalisent une somme inférieure au « seuil du faible revenu » établi par l’Institut de la statistique du Québec.
En avril dernier, Statistique Québec rapportait que le « seuil du faible revenu » avant impôt, pour l’année 2016, s’élevait à 23 402 $ pour une personne seule et de 33 095 $ pour un couple. Aujourd’hui, en 2019, ces seuils de pauvreté sont encore plus élevés...
Bien des travailleurs croient qu’en ajoutant aux revenus de pension de vieillesse du fédéral (PSV et SRG) les rentes que leur versera la RRQ (Régie des rentes du Québec), ils se retrouveront nettement en meilleure posture financière.
Qu’ils se détrompent ! Le gouvernement fédéral les attend au détour. Je m’explique. Sur chaque dollar de revenu dépassant la pension de vieillesse (PSV), le fédéral réduit de 50 cents le montant du supplément de revenu garanti (SRG).
Exemple. Supposons que la RRQ vous verse une rente de 10 000 $ par année. Sachez que le SRG sera ainsi amputé de 5000 $. Concrètement, cela signifie que vous recevrez au total 23 359 $, soit une PSV de 7362 $, un supplément SRG de 5997 $, une rente RRQ de 10 000 $.
C’est donc dire que votre revenu de retraite serait encore sous le « seuil du faible revenu » malgré la rente versée par la RRQ.
Voilà une raison de plus de contribuer au maximum à son REER.
La réalité
Bon an mal an, un Québécois sur quatre cotise à son REER. La cotisation médiane est de 2770 $.
Avec une telle contribution à un REER, à quel montant de capital peut-on s’attendre lorsqu’on prend sa retraite à 65 ans ? Évidemment, cela dépend du nombre d’années que l’on a contribué, plus le rendement moyen obtenu.
Par hypothèse, supposons que votre REER rapporte un rendement annualisé de 6 %. Voici le capital accumulé avec une cotisation REER annuelle de 2770 $.
La rente potentielle
Maintenant rendu à la retraite, à 65 ans, voici ce qu’une compagnie d’assurance vie pourrait approximativement vous offrir comme « rente à vie » par tranche de capital de 100 000 $.
Dans le cas d’une femme, la rente annuelle s’élèverait de 5400 $ à 5600 $ par 100 000 $ de capital. Et dans le cas d’un homme, la rente annuelle varierait de 5950 $ à 6200 $ par tranche de 100 000 $.
Concrètement, avec un capital REER d’un million de dollars, vous pourriez obtenir une rente à vie de 56 000 $ par année si vous êtes une femme et de 62 000 $ l’an si vous êtes un homme.
C’est fort intéressant comme revenu de retraite, mais ce n’est quand même pas la mer à boire !
En terminant, pourquoi la rente de l’homme est-elle supérieure à celle de la femme ? Parce que la femme a une espérance de vie moyenne supérieure de trois ans !