Quand le cirque change des vies
Cirkaskina accueillera 150 jeunes en situation de précarité
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Le cirque peut-il changer la vie d’une personne en situation de précarité ? Avec l’événement Cirkaskina, qui regroupera ce week-end, à Montréal, 150 jeunes de partout au pays, on souhaite démontrer l’importance du cirque social.
C’est en 1995 que le Cirque du Soleil a fondé un programme pour les jeunes en difficulté, Cirque Hors Piste. Avec cette nouvelle approche, on souhaitait faire de l’intervention sociale par le cirque.
Vingt-cinq ans plus tard, Cirque Hors Piste – qui est depuis devenu un OBNL autonome – présentera la toute première édition de Cirkaskina. Cette rencontre nationale en cirque social regroupera, d’aujourd’hui à dimanche, 150 jeunes de 12 à 25 ans provenant de 17 communautés au Canada, de Saint-Jean de Terre-Neuve à Vancouver, en passant par le Nunavik. Du lot, environ le tiers des jeunes proviennent de communautés autochtones.
« Tous ensemble »
« Cirkaskina est un mélange de “cirque” et de “kaskina”, qui signifie “tous ensemble” en atikamekw, explique la directrice générale de Cirque Hors Piste, Karine Lavoie. Pour nous, c’est très représentatif. L’idée est vraiment la rencontre entre ces jeunes-là qui vivent tous en situation de précarité. Ils vivent différentes réalités dans leur communauté. Mais par les arts du cirque, ils développent leur potentiel. »
Mardi dernier, dans l’édifice des 7 Doigts de la main, quelques jeunes Inuits pratiquaient leurs numéros d’acrobatie pour un grand spectacle qui sera présenté vendredi soir à la Tohu. Près d’eux se trouvait Véronique Provencher, co-coordonnatrice de Cirqiniq, un programme de cirque qui intègre la culture et l’art inuit. « Un événement comme Cirkaskina est essentiel, dit-elle. C’est hyperpositif pour ces jeunes-là qui viennent de communautés où ils sont à risque d’avoir une vie plus difficile. Les programmes de cirque social sauvent les gens, vraiment. J’en suis convaincue. »
Transmettre sa passion
Âgé de 19 ans, le jeune Levy Tapatsiak, d’Igloulik, au Nunavut, fait du cirque depuis cinq ans. « J’ai trouvé ma façon de m’évader (“I found my happy place”), dit-il. Un jour, j’aimerais transmettre [cette passion] à quelqu’un d’autre, plus jeune. C’est un sentiment très puissant pour moi. »
Originaire de Kuujjuaq, Saali Gordon, 22 ans, pratique l’art du cirque depuis 2013. Sa passion s’est tellement développée qu’il est maintenant le directeur général de Tupiq ACT (pour Arctic Circus Troup), la première troupe de cirque du Nunavik. « On va présenter un petit numéro dans le spectacle à la Tohu », dit-il.
« On travaille souvent avec des jeunes qui ne se sont jamais sentis à leur place, ni à l’école ni dans leur famille, dit Karine Lavoie. Et enfin, dans le cirque, ils sentent que leur marginalité, leur différence, est valorisée. Le cirque est un outil formidable pour pouvoir créer des liens avec ces jeunes-là. »
► Cirkaskina présentera un spectacle gratuit vendredi soir, à 19 h, à la Tohu. L’événement affiche complet.
► Pour les détails : cirquehorspiste.com/cirkaskina .