Burn-out: quand le boulot mène au bout du rouleau
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Si on parle de plus en plus du burn-out, véritable enjeu dans tous les milieux de travail, l’épuisement professionnel n’a pourtant rien d’une invention nouvelle, encore moins d’une mode.
Cette expression est apparue à la fin des années 1960, utilisée pour la toute première fois afin de décrire un stress particulier lié au monde du travail. À l’époque, le phénomène était perçu comme touchant surtout ceux et celles exerçant une profession d’aide : médecins, ambulanciers, infirmières, bénévoles.
Si les chercheurs ont pu mieux comprendre et documenter le phénomène du burn-out à compter des années 1970, c’est plutôt au cours des années 1980 qu’il a été approfondi, permettant de mettre en lumière trois aspects fondamentaux :
- Le burn-out s’accompagne d’un épuisement émotionnel
- S’accompagne d’un syndrome du vide
- Provoque une réduction ou une abolition du sentiment d’accomplissement au travail
Particularités du burn-out
Malgré ces premières constatations, et bon nombre de recherches subséquentes, le burn-out n’est toujours pas un diagnostic reconnu dans la catégorisation des troubles mentaux. D’ailleurs, comme les symptômes se ressemblent beaucoup, certains confondent le burn-out avec la dépression, que l’on associe davantage à une « panne de courant » généralisée qui engendre une souffrance psychologique importante.
Une personne souffrant d’un burn-out vivra elle aussi de l’épuisement, de la tristesse, du négativisme, et un manque de confiance en l’avenir, sans compter une perte d’empathie face aux autres, générant beaucoup de cynisme. Toutefois, ces sentiments tirent leur origine d’un contexte bien distinct : le milieu de travail.
Par ailleurs, il serait faux de croire que l’on passe instantanément d’employé productif à victime du burn-out. On se doit donc d’être attentif aux signes avant-coureurs : un burn-out ne survient qu’après une période donnée et pour diverses raisons, allant de la surcharge de travail, d’attentes irréalistes ou de la pression infligée par les patrons ou collègues, aux déceptions, à l’absence de moyens, ou encore à la difficulté à trouver un sens à votre fonction.
Burn-out ou bore-out ?
Certains employés peuvent pour leur part éprouver le bore-out, soit un sentiment d’ennui et de perte de motivation lorsque l’emploi offre peu de stimulations ou suscite une forme de dépréciation par rapport à nos valeurs.
Des solutions concrètes
Souffrir d’un épuisement professionnel n’est jamais facile, mais de nombreux moyens sont à portée de main pour s’en sortir. En parler s’avère primordial, et surtout en parler aux bonnes personnes : d’abord à son supérieur immédiat, si une relation de confiance est établie, et si on a une écoute attentive. Ensuite, aux responsables du programme d’aide aux employés, s’il permet aux employés de mieux faire face à ce type de situations, ou encore à un professionnel qualifié, à nos amis, ainsi qu’à notre famille.
Et si l’on ne travaille pas au sein d’une organisation en crise, que l’entente est cordiale avec nos gestionnaires, réclamer des changements, comme de nouvelles tâches par exemple, peut s’avérer bénéfique. Ultimement, le soutien d’un professionnel de la santé mentale peut s’avérer nécessaire pour nous aider à mettre en place des stratégies d’adaptations efficaces ou envisager un changement de carrière.
Un drapeau rouge
Vivre un burn-out peut aussi constituer un révélateur de notre rapport au travail. Quand certaines tâches ne semblent plus avoir de sens, il apparaît vital d’aller chercher du sens... ailleurs. Garder un équilibre de vie permet de ne pas mettre toutes nos énergies uniquement dans notre emploi. En plus d’être notre gagne-pain, notre emploi permet de répondre à notre besoin légitime de gratification, mais sans doute faut-il aussi retrouver cette gratification dans plusieurs lieux. Développer ou entreprendre de nouvelles activités, faire autre chose, ou tout simplement faire... quelque chose et cultiver nos relations : tout cela est salutaire aux victimes du burn-out, qui ont trop souvent tendance à s’isoler.