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Il faut tout de suite abolir les sacs de plastique

Bloc sac de plastique
Photo AFP

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Le patronat plus «écologique» que la CAQ? 

Imaginez, c’est le Conseil canadien du commerce de détail qui demande au gouvernement caquiste d’interdire dans tous les dépanneurs, pharmacies et épiceries les très polluants sacs de plastique, tel que souligné en première et troisième pages du Journal de Montréal du 29 janvier 2020: «Les commerçants en ont assez. Dehors les sacs de plastique». Mais la CAQ, très sensible aux doléances des lobbyistes et des études biaisées de l’industrie du plastique, ne fera pas grand-chose, comme pour le Publisac qui pollue dangereusement notre environnement et en particulier les océans. Comme l’a si bien dit le pape François dans son encyclique «Laudato si», publiée en 2015: «La Terre, notre maison commune, semble se transformer en un immense dépotoir.» Vous allez voir que, pour vous endormir, la CAQ va dire qu’elle va les bannir en partie, dans certains cas et pas avant 2025, alors que Montréal va de l’avant avec la fin des sacs d’ici la fin de l’année. 

Le Publisac aussi doit passer à la trappe 

Afin de sauver supposément quelques emplois, le gouvernement caquiste, très à l’écoute, comme toujours, des complaintes des papetières et imprimeurs Cascades, Résolu et Transcontinental (le ministre Pierre Fitzgibbon a siégé au conseil d’administration de ce dernier) ne fera pas grand-chose afin d’éliminer la bombe à pollution que sont ces déchets. D’ailleurs, François Legault a reçu à son bureau, au mois d’octobre 2019, les dirigeants de ces trois entreprises: «François Legault se mêle de la crise du Publisac». 

Ça donne bien, puisque la CAQ aime bien les forestières et, tout en les subventionnant, leur permet de varger dans nos forêts publiques. C’est bon pour l’environnement, qu’ils disent. Monsieur Legault s’est aussi mêlé du dossier de la grève des employés à l’aluminerie ABI et de celui d’Alcoa, ainsi que du projet de pipeline et d’usine de gaz de GNL, en rencontrant les dirigeants et en prenant parti pour eux.  

En 2013, Cascades et les trois frères Lemaire ont reçu de leurs pairs corporatifs un prix hommage soulignant leur lutte exemplaire pour le développement durable (Les Affaires, 23 mars 2013). Comme la papetière Cascades est liée au Publisac, devrions-nous en conclure que ces sacs publicitaires font partie intégrante du concept fourre-tout de développement durable? N’oubliez pas que, pour la CAQ, couper des forêts à l’île d’Anticosti, ouvrir nos parcs nationaux aux motoneiges, le troisième lien à Québec, Uber, etc., sont à englober dans le principe de développement durable parce que ce sont de bonnes mesures pour l’environnement. En tout cas, c’est ce qu’ils colportent.  

L’urgence d’agir maintenant 

À lire les titres de ces articles publiés dans Le Journal de Montréal le 17 août et le 13 décembre 2019, il n’y a plus d’excuses faciles qui tiennent pour le gouvernement caquiste: «Des eaux turquoise qui cachent un vaste dépotoir. Près de 570 000 tonnes de plastique sont déversées chaque année dans la mer» et «Une banquise pleine de plastique. Des scientifiques en mission dans le passage du Nord-Ouest constatent l’ampleur de la pollution maritime». 

Même qu’en 2014, «Des microfragments de plastique pollueraient 88% de la surface des océans». 

Une drôle pour vous, mes amis, afin de clore en beauté cette partie de mon texte: «Plus de plastique que de poissons dans les océans d’ici 2050». 

À l’avenir, on n’ira plus à la pêche aux poissons, mais au plastique. Le gouvernement caquiste doit bannir les sacs de plastique et le Publisac immédiatement, pas dans plusieurs années avec ses politiques «vertes» qui n’ont de vert que le nom. Il faut que la CAQ cesse de tergiverser et même de verser dans le déni environnemental, elle qui adopte tout le temps ce genre d’attitude dénoncée – encore une fois – par le pape François: «Une écologie superficielle ou apparente se développe, qui consolide un certain assouplissement et une joyeuse irresponsabilité». 

Pour les sceptiques et les irréductibles 

Ceux et celles qui pensent que j’exagère, lisez ceci: «15 kg de plastique dans un daim. Les autorités thaïlandaises demandent à la population de cesser de jeter des sacs n’importe où» (Le Journal de Montréal, 27 novembre 2019). Mieux que de cesser de les jeter n’importe où, il faut les interdire. Même quand on les jette aux poubelles ou dans le bac vert, le problème reste entier. Une autre (pas vraiment) drôle pour mes fidèles lecteurs: «Une baleine avec 40 kg de plastique. L’estomac du cétacé de 4,7 m en était rempli, ce qui l’empêchait d’avaler quoi que ce soit d’autre». 

Pour ceux et celles qui, malgré tout, continuent à ronronner et à gazouiller, en voici une autre: «Un cachalot s’échoue avec 13 lb de plastique dans l'estomac». 

Assez, c’est assez. Il faut que le gouvernement libéral fédéral et le gouvernement caquiste agissent en conséquence. Hélas, il ne faut pas compter sur eux, puisqu’ils ne veulent jamais irriter ou effaroucher nos pollueurs de tout acabit: «Ottawa s’attaquera au plastique, mais pas avant deux ans. Trudeau dit avoir besoin de temps pour établir quels produits seront bannis». 

Pas avant deux ans, qu’il a dit. Décortiqué, ça veut dire que ce n’est pas demain la veille. Soyez patients. D’ailleurs, rien ne presse, monsieur Trudeau. Peut-être va-t-il demander conseil à son ministre, l’écolo-vedette Steven Guilbeault? Qui devrait alors lui dire qu’il ne faut pas se demander quels produits éliminer: il faut tous les bannir.  

Même à l'échelle internationale, le G20 a accouché en 2019, encore une fois, de vœux pieux et de mesures volontaires: «Accord [sans fournir de détails sur la manière d’agir] sur la pollution plastique en milieu marin». 

Le G20, toujours égal à lui-même. 

D’autres ont agi, mais pas nous: pourquoi? 

Messieurs Legault et Trudeau, il faut savoir qu’en 2014, «La Californie bannit les sacs de plastique». 

Et que vois-je? «Nouvelle-Zélande: fini, les sacs plastique à usage unique». 

Et même que la Chine et le Malawi ont agi. Alors, qu’ils nous disent ce qui les empêche vraiment d’agir. «Terminé le plastique à usage unique au Malawi» et «Fini les sacs de plastique en Chine. Le géant asiatique dévoile un plan ambitieux pour s’attaquer à plusieurs produits polluants à usage unique» (Le Journal de Montréal, 3 août 2019 et 21 janvier 2020). 

Et même au Népal, le gouvernement a légiféré: «Le plastique à usage unique banni dans la région de l’Everest».

Ici, au Québec et au Canada, nos gouvernements se contentent de belles paroles, mais se tournent vers des projets comme Trans Mountain et les sables bitumineux de l’Alberta, GNL avec son pipeline et son usine de gaz importé de l’Ouest, le troisième lien à Québec, la coupe intensive d’arbres, etc.

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