Les femmes particulièrement touchées par la pénurie de logements
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Des groupes de femmes et d’autres préoccupés par le logement ont uni leur voix dimanche pour déclarer que la pénurie de logements dans plusieurs régions de la province affecte beaucoup les femmes.
«C'est très problématique pour les femmes locataires. Avant même de considérer d'autres facteurs de discrimination tels que le genre, leur revenu étant 15% inférieur à celui des hommes, elles sont plus à risque d'être mal logées et d'être chassées loin de leurs quartiers», a affirmé la porte-parole de l'R des centres de femmes du Québec, Valérie Gilker Létourneau, par communiqué.
Le Front d'action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU), le Regroupement des comités logements et associations de locataires du Québec, la Fédération des maisons d'hébergement pour femmes, le Regroupement des maisons pour femmes victimes de violence conjugale (RMFVVC) et l'R des centres de Femmes du Québec demandent ainsi au gouvernement provincial d’investir massivement dans le logement social et d’instaurer un contrôle obligatoire et universel des loyers.
Écoutez l'entrevue de Geneviève Pettersen avec Manon Monastesse, directrice générale de la Fédération des maisons d'hébergement pour femmes.
Ces groupes estiment que le manque de logement touche particulièrement des femmes vulnérables
«Les femmes victimes de violence conjugale, de harcèlement ou encore d'agressions sexuelles dans leur foyer risquent par ailleurs d'être de plus en plus nombreuses à être prisonnières de leur bourreau, faute de logements abordables disponibles», a souligné Louise Riendeau, porte-parole du RMFVVC.
Ces organismes s’inquiètent du manque d’investissement dans les logements sociaux, pour lesquels les listes d’attente sont très longues.
«Les nouveaux logements publics, sans but lucratif et coopératifs se réalisent au compte-gouttes depuis quelques années. En tout et pour tout, seulement 835 logements sociaux ont été construits l'an dernier. À ce rythme, ça va prendre plus de 161 ans pour répondre exclusivement aux 134 855 ménages dont le principal soutien financier est une femme ayant des besoins impérieux de logements, parce qu'ils vivent dans un foyer trop cher, de taille inadéquate ou insalubre», a précisé la responsable des dossiers femmes au FRAPRU, Céline Magontier.
Ces groupes demandent donc au gouvernement de François Legault de lancer 50 000 nouveaux logements sociaux en cinq ans dans son prochain budget, qui sera présenté en mars.