/finance/business
Publicité

Air Canada très affaiblie par le coronavirus

Un analyste prédit une baisse des revenus de 3 milliards de dollars cette année pour le transporteur aérien

Air Canada
Calin Rovinescu est aux commandes d’Air Canada depuis avril 2009. Photo d’archives, Chantal Poirier


L’épidémie du coronavirus pourrait faire chuter de plus de 15 % les revenus d’Air Canada et plonger le transporteur montréalais dans le rouge en 2020.  

• À lire aussi: Le budget vert de la CAQ éclipsé par le coronavirus

• À lire aussi: Le virus dans les transports collectifs, 7 cas confirmés au QC

« Avec la suspension de tous les voyages d’affaires non essentiels dans plusieurs grandes entreprises et l’annulation d’événements majeurs partout dans le monde, sans oublier une réduction probable dans la demande pour les voyages d’agrément, notre scénario de base prévoit maintenant qu’Air Canada va connaître une perturbation aiguë de la demande au deuxième trimestre et que les impacts dureront jusqu’à la fin de 2020 », écrit l’analyste Cameron Doerksen de la Financière Banque Nationale dans une note publiée lundi soir.  

Capacité réduite de 20 %  

Hier, Air Canada a annoncé la suspension de ses vols vers l’Italie, épicentre de l’épidémie en Europe. Ces dernières semaines, l’entreprise avait fait de même pour certaines liaisons vers la Chine, la Corée du Sud et le Japon.  

M. Doerksen prévoit qu’Air Canada réduira sa capacité de 20 % au deuxième trimestre, qui débute le 1er avril, et de 10 % au troisième trimestre, qui couvre la période estivale.  

Résultat : pour l’ensemble de l’année, les revenus du transporteur pourraient fondre de près de 3 milliards de dollars et le bénéfice d’exploitation, de 1,4 milliard de dollars, estime le spécialiste, en qualifiant ses calculs de « conservateurs ». Pour la première fois depuis des années, Air Canada pourrait terminer l’année dans le rouge.  

L’industrie dans le pétrin  

Selon l’IATA, la crise actuelle pourrait faire dégringoler les revenus des compagnies aériennes du monde de plus de 100 milliards de dollars américains, ce qui représenterait un recul de 13,5 %. C’est plus qu’après les attentats du 11 septembre 2001 (-6,7 %), mais moins qu’après la crise financière de 2008-2009 (-16,5 %).  

Cameron Doerksen souligne toutefois qu’Air Canada « est mieux placée pour faire face à une crise qu’à tout autre moment de son histoire ».  

À la fin de 2019, le transporteur avait près de 5,9 milliards de dollars en liquidités, contre 3 milliards de dollars trois ans plus tôt.  

De plus, 89 avions d’Air Canada, soit plus du tiers de sa flotte principale, sont libres de toute dette, ce qui permet à l’entreprise de les clouer au sol sans qu’il lui en coûte trop cher.  

Enfin, la chute des cours du pétrole permettra à Air Canada de réaliser des économies.  

M. Doerksen prédit que la crise pourrait fragiliser le principal concurrent d’Air Canada, WestJet. L’analyste croit également que des compagnies étrangères pourraient décider de quitter le Canada.  

Baisse des prix des billets  

Pour l’instant, les prix des billets d’Air Canada demeurent plus élevés que l’an dernier.   

Mais, avis aux chasseurs d’aubaines : « Une fois que la menace du COVID-19 commencera à s’apaiser, nous anticipons qu’Air Canada stimulera le trafic avec des tarifs plus bas », avance Cameron Doerksen.  


Du début de 2020 à lundi, l’action d’Air Canada avait perdu 39 %. Mais hier, le titre a remonté de 3 % pour clôturer à 31,22 $, à la Bourse de Toronto.   

Air Canada en 2020  

Prévisions de la Financière Banque Nationale   

  • Revenus : 16,2 G$ (-15,4 %)  
  • Bénéfice d’exploitation : 2,3 G$ (-38,2 %)  
  • Perte nette : 37 M$ (profits nets de 1,5 G$ en 2019)  
  • Dette nette : 3,9 G$ (+16,2 %)    






Commentaires

Vous devez être connecté pour commenter. Se connecter

Bienvenue dans la section commentaires! Notre objectif est de créer un espace pour un discours réfléchi et productif. En publiant un commentaire, vous acceptez de vous conformer aux Conditions d'utilisation.