COVID-19: le port de Montréal ralenti par le virus
Des débardeurs ont des craintes pour leur santé
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Le port de Montréal a été paralysé partiellement, jeudi, parce que des débardeurs jugent que leur santé et leur sécurité sont mises en danger par leur employeur en pleine pandémie de la COVID-19.
Les ouvriers portuaires ont exercé un droit de refus de travail, comme le permet le Code canadien du travail, dans deux des quatre terminaux de conteneurs du port, dans l’est de la ville. La COVID-19 est directement mise en cause.
« Le terminal Cast a dû cesser ses opérations, et Maisonneuve a fonctionné au ralenti pour une partie de la journée », a confirmé au Journal la directrice des communications du Port de Montréal, Mélanie Nadeau. La situation était rétablie en fin de journée.
Ces terminaux assurent chacun la manutention de 400 à 700 conteneurs quotidiennement, en temps normal. « Quelques centaines » de conteneurs auraient donc été affectés par l’arrêt de travail.
Le port de Montréal est le deuxième plus important port au Canada et le principal au Québec. Il traite toutes sortes de marchandises, dont des médicaments essentiels.
Les débardeurs soutiennent que les membres de l’Association des employeurs maritimes ne respectent pas les directives énoncées par les autorités de santé publique canadienne et québécoise, notamment en ce qui a trait à la distance à respecter entre les employés.
On s’inquiète aussi de l’absence d’installations pour se laver les mains. Le va-et-vient constant de personnes et de véhicules est également mis en cause, dans le contexte de la pandémie.
Mme Nadeau affirme que le port a mis en place des mesures « pour gérer le mieux possible la congestion liée aux camions ».
La circulation était apparemment redevenue plus fluide, jeudi.
Travailleurs insatisfaits
Malgré tout, les mesures sanitaires additionnelles proposées n’ont pas complètement satisfait les travailleurs.
Bien qu’ils soient rentrés dans le rang en fin de journée, jeudi, ils veulent que des mesures sanitaires plus importantes soient mises en place.
Une porte-parole du ministre des Transports du Canada Marc Garneau s’est dite « au fait de la situation » au port de Montréal. « Le ministre du Travail et Transports Canada ont déployé des équipes directement avec le syndicat et l’employeur », a soutenu Amy Butcher.