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COVID-19 : plusieurs infirmières jugent l'équipement inadéquat

Woman in mask . Protection against virus, infection, exhaust .
Photo Adobe Stock Selon la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec, plusieurs infirmières affirment être mal protégées pour affronter la crise du coronavirus qui sévit actuellement.

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«Le premier ministre Legault dit que tout va bien, qu’on est bien équipés et qu’on est des anges gardiens, les infirmières. Mais les anges vont avoir les ailes coupées bien assez vite si ça continue de même.»  

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De plus en plus d’infirmières affirment craindre une contamination à la COVID-19 parce qu’on ne leur fournirait pas l’équipement nécessaire pour se protéger contre le virus. Elles exigent que Québec réagisse rapidement.    

Inquiètes, des infirmières jointes par Le Journal mardi ont dit vouloir alerter la population sur les risques qu’elles affirment courir chaque jour.   

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Œuvrant au triage des cas potentiels de coronavirus à l’hôpital Maisonneuve-Rosemont à Montréal, l’une d’entre elles nous a confié travailler depuis plus d’une semaine avec un masque de la mauvaise taille, une visière de mauvaise qualité et sans rien pour couvrir ses cheveux ou ses chaussures. Elle doit aussi rapporter son uniforme à la maison chaque soir pour le nettoyer dans la laveuse familiale.   

«C’est sûr que je lave le linge des enfants à part de mon linge [...]. À la maison, mon conjoint et les enfants ne viennent pas me voir trop souvent, disons. On fait très attention», affirme la femme qui dit craindre pour sa santé.    

Travailler dans la peur  

Elle n’est pas la seule. À l’hôpital de Saint-Eustache, sur la Rive-Nord, du personnel soignant en contact avec des patients travaillerait aussi sans visière ou protection pour les cheveux. Une autre infirmière, Mélissa (nom fictif), dit vivre dans la peur.    

«Nous n’avons pas le matériel nécessaire pour nous protéger. Nous n’avons pas accès aux masques N95. On n’a pas eu non plus de visières ou de combinaisons imperméables», dit celle qui travaille dans un hôpital de la région métropolitaine.    

«C’est stressant. On est fatigués», lance la mère de famille.   

«Il y a deux semaines, on n’était pas à ce niveau d’inquiétude. Les choses se passaient relativement bien. Mais là, oui, il y en a», confirme aussi Linda Lapointe, vice-présidente à la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec.    

«M. [François] Legault et Mme [Danielle] McCann [la ministre de la Santé] disent chaque jour que tout va bien, mais ce n’est pas la photo qu’on a sur le plancher. Les gens courent après l’équipement. Encore dimanche, aux soins intensifs de l’hôpital Pierre-Boucher [à Longueuil], les gens couraient après les masques», illustre-t-elle.    

Le milieu fait-il face à une réelle pénurie d’équipements de protection ou certaines directions d’hôpital gèrent-elles trop strictement leurs réserves? Les syndicats d’infirmières affirment ne pas savoir à quoi la situation actuelle est attribuable.    

Pas de problèmes, selon Legault   

Mais elles ne sont pas les seules à s’inquiéter. Le quotidien Le Devoir rapportait mardi que l’Association des spécialistes en médecine d’urgence réclame aussi que Québec resserre les protocoles en place et donne davantage accès à du matériel de protection au personnel médical.    

De son côté, le premier ministre Legault a indiqué en conférence de presse mardi qu’il s’assurait chaque jour qu’il ne manque pas de matériel sanitaire dans les hôpitaux.    

«Notre intention est que tout le personnel soit protégé avec tout l’équipement nécessaire», a-t-il dit.    

– Avec la collaboration de Félix Séguin 

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