Une start-up en mode solution pour sa survie
Le report de plusieurs festivals pousse Locketgo à trouver des occasions d’affaires
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L’industrie de l’événementiel est durement touchée par la crise de la COVID-19. En quelques heures, Locketgo, qui fait la location de casiers connectés dans les festivals, a vu quatre de ses prochains contrats être annulés l’un après l’autre, au Québec, en Ontario et aux États-Unis.
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« On se croise les doigts, nos gros événements de l’été comme Osheaga ou le Startupfest n’ont pas encore été annulés. Mais on est réaliste, on a pris nos décisions comme s’ils allaient l’être », explique Gabrielle Larue, la fondatrice.
La jeune entrepreneure a dû se résoudre à mettre à pied trois employés, soit le tiers de ses effectifs. « Ce n’est pas le fun mais il le fallait pour rester en vie », dit-elle.
Une décision d’autant plus difficile à prendre que la start-up était sur une bonne lancée. « On est présentement en ronde de financement mais tout a été mis sur la glace. On continue les discussions avec les investisseurs potentiels mais aucun ne veut prendre de décision pour le moment, on le comprend bien. »
Savoir pivoter
Une fois le choc passé, elle et son équipe se sont mises en mode solutions. « On avait déjà identifié un nouveau marché qu’on prévoyait démarcher plus tard. On a décidé de sauter sur l’occasion pour aller de l’avant », raconte Gabrielle Larue.
Le projet : installer un réseau de casiers connectés dans la ville. « Il y a une demande pour ce service. Les gens qui attendent la livraison de colis pourraient réserver un de nos casiers en ligne et en donner l’accès au livreur. Cela élimine les risques de vol qui sont fréquents. »
Des points de service ont déjà été trouvés, comme la Maison Notman et l’Espace CDPQ, par exemple. « Le commerce en ligne devrait s’accroître en raison de la situation actuelle, le momentum est bon. On développe aussi un modèle pour les tours à condos où la réception des colis exige des ressources importantes pour les propriétaires immobiliers », ajoute Gabrielle Larue.
Malgré la crise, elle espère ainsi pouvoir faire entrer de l’argent dans les coffres. « C’est l’avantage d’être petit, on peut changer de cap en quelques heures. Face aux investisseurs, cela nous met aussi en meilleure position pour compléter notre ronde de financement. »
La gestion de la trésorerie devient alors une priorité. « Il faut réduire les dépenses au maximum. J’ai aussi contacté nos différents prêteurs pour obtenir un moratoire sur les remboursements d’emprunt. J’attends des réponses. »
En attendant, elle était contente d’apprendre que Real Ventures, un des investisseurs de la première ronde de financement d’amorçage de Locketgo obtenue l’an dernier, allait mettre en place des mesures pour aider les jeunes entreprises à passer au travers de la crise.
« Si les start-up meurent à cause de la pandémie, tous les efforts qui ont été mis pour créer un écosystème entrepreneurial auront été vains. »
Malgré les difficultés, Gabrielle Larue conserve le moral et prend la chose avec philosophie. « Vendredi, c’était la première journée où j’ai pu rentrer à la maison à 15 h ! On va aussi profiter de la pause forcée pour faire des demandes de subventions, ce qu’on arrive difficilement à faire quand on est dans le jus. »