Masques pour tout le monde à Sainte-Justine
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L’usage de masques en tous genres se généralise petit à petit. À l’hôpital Sainte-Justine, même les employés qui ne sont pas en contact avec des patients devront en porter à partir de la semaine prochaine.
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L’établissement pour enfants, aux premières lignes de la lutte à la COVID-19, attend d’un jour à l’autre une commande de masques lavables destinés au personnel non soignant.
En ce moment, ces employés ne sont pas tenus de se protéger le visage. Mais comme les consignes de distanciation sont souvent difficiles à respecter dans les espaces plus restreints, ils devront porter ces masques à proximité de leurs collègues.
« On est rarement capables de garder une distance de deux mètres, constate la Dre Caroline Quach, officière de prévention des infections à Sainte-Justine. Avoir un masque au visage va diminuer les risques. »
La mesure vise à prévenir qu’un employé infecte ses collègues s’il est porteur du virus sans le savoir, soit parce que la période d’incubation n’est pas terminée, soit parce qu’il est asymptomatique.
« Tous les tissus ont une très bonne capacité filtrante », dit la pédiatre et microbiologiste. En fait, la capacité des nouveaux masques sera presque aussi bonne que les masques de procédure jetables qu’utilisent les hôpitaux depuis toujours.
Chaque membre du personnel recevra trois à cinq masques, fabriqués en fils de polyester et de coton par des couturières de Montréal.
Les employés devront ensuite les rapporter à la maison pour les laver eux-mêmes, ce qui inquiète certains employés du réseau, qui craignent de ramener le nouveau coronavirus à la maison.
Caroline Quach explique toutefois que ces masques servent avant tout à éviter de contaminer les autres, pas à se protéger de son entourage. « Ce sont mes microbes qui vont rester pris dedans, pas ceux des autres. »
N95 récupérés
Quant aux fameux masques N95 qui manquent cruellement, de grands hôpitaux confirment avoir commencé à les récupérer, depuis mercredi.
Après chaque utilisation, ils sont désinfectés à la vapeur de peroxyde, avant d’être redonnés au même utilisateur.
Ces tests ont commencé à Sainte-Justine et dans d’autres hôpitaux, comme au Centre hospitalier universitaire de Sherbrooke, confirme le porte-parole de cet établissement, Félix Massé.
1200 offres
Pendant ce temps, les offres affluent de partout au Québec pour fournir des N95 et d’autres équipements ou services au réseau de la santé.
L’agence chargée de conclure des contrats d’approvisionnement pour les hôpitaux et les cliniques, SigmaSanté, a reçu pas moins de 1200 courriels d’offres en tous genres, dont de nombreux lots de N95, qu’utilise le personnel soignant en contact direct avec des patients infectés à la COVID-19.
Selon nos informations, l’agence n’a pas assez de personnel pour faire le tri rapidement dans toutes ces offres. Elle a donc conclu une entente avec la firme J2 Approvisionnement pour s’y retrouver.
« Ce contrat est ponctuel et sert à combler un besoin exceptionnel dans le cadre de cette crise extraordinaire, dit Caroline Geoffroy, porte-parole de SigmaSanté. Ce contrat se terminera lorsque ces courriels auront été présélectionnés. »
Le Journal a obtenu une liste d'items recherchés que l’agence fait parvenir aux fournisseurs intéressés.
La fiche mentionne que le réseau a un besoin « super urgent » de masques N95, et un besoin « urgent » de blouses de protection, de gants en nitrile et de désinfectant à mains.