Crise dans les CHSLD: la protectrice du citoyen avait dénoncé de mauvaises pratiques l’an dernier
Coup d'oeil sur cet article
Si la protectrice du citoyen Marie Rinfret ne veut jeter le blâme sur les mauvaises pratiques passées pour expliquer la crise actuelle de la COVID-19 dans les CHSLD, elle avait pourtant dénoncé une maltraitance organisationnelle il y a un an.
«Certains CHSLD avaient mis en place des pratiques, en l’occurrence un registre pour noter les soins qui n’étaient pas offerts, les soins d’hygiène de base. Ça découlait d’un manque de personnel et d’un besoin de réorganiser les services», a fait savoir la protectrice du citoyen à QUB radio, vendredi matin.
Écoutez l'entrevue complète ici:
Les observations de Mme Rinfret, partagées à l’automne 2018, avaient mené à des recommandations valables pour les CHSLD et pour les résidences privées pour personnes âgées.
«On faisait des recommandations plus larges, pas uniquement à l’établissement, mais aussi au ministère et aux différents intervenants pour revoir l’organisation des soins et aussi répondre au manque de personnel», a-t-elle précisé.
Une pénurie de main-d’œuvre dévastatrice
Selon la protectrice du citoyen, la pénurie constante de travailleurs dans les CHSLD demeure un enjeu majeur, «qui a un effet dévastateur sur les soins».
La maltraitance organisationnelle qu’elle dénotait l’an dernier découlait d’ailleurs de ce manque de personnel. «Il y a des soins d’hygiène de base qui ne sont pas offerts. [...] Les personnes pouvaient rester couchées toute la journée et le manque de soins pouvait ne pas être noté, ce qui fait que le personnel qui prenait la relève ne savait pas que les soins n’avaient pas été donnés», a-t-elle fait part.
Si Mme Rinfret garantit que des travaux sont faits depuis ses constats pour pallier le manque de personnel, elle conçoit évidemment que la COVID-19 est devenue un enjeu supplémentaire. «C’est une crise majeure, la pandémie s’est invitée là-dedans», a-t-elle ajouté.
Saluant les actions prises par le gouvernement Legault pour augmenter le nombre de professionnels, notamment dans les CHSLD, elle espère par ailleurs que d’autres évaluations à vaste échelle soient menées après la crise.