Le ministère ignorait le passé criminel du proprio du Herron
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Le ministère de la Santé ignorait tout du passé criminel de Samir Chowieri, propriétaire du CHSLD Herron à Dorval, où plus de 30 patients sont morts récemment.
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«Le MSSS [ministère de la Santé et des Services sociaux] n’était pas au courant des antécédents judiciaires de Monsieur», écrit le porte-parole Robert Maranda.
De toute façon, rien dans la loi n’aurait permis au ministère d’empêcher Chowieri d’exploiter les sept résidences pour personnes âgées qu’il détient.
«Une personne ne doit pas avoir été condamnée coupable, dans les cinq ans précédant sa demande, d’un acte criminel relié à l’exercice des activités pour lequel elle demande un permis», selon le MSSS.
Le porte-parole qu’a engagé Herron pour gérer la crise, Louis Aucoin, assure lui aussi qu’il ne connaissait pas le passé criminel du propriétaire.
Lourd passé
Selon La Presse, Samir Chowieri a été condamné au début des années 1980 pour trafic de drogue et fraude.
Il a cependant obtenu son pardon des autorités, selon un document que notre Bureau d’enquête a obtenu.
Le premier ministre François Legault s’est dit choqué de ces informations au sujet du propriétaire de la résidence.
«On s’assure que des employés n’ont pas de passé criminel, mais peut-être qu’on accepte que le propriétaire a un passé criminel, a-t-il dit. Non, c’est pas acceptable.»
L’attachée de presse de la ministre de la Santé affirme que le gouvernement songe à modifier cette règle.
«C’est un peu illogique, dit Elizabeth Lemay. Il va y avoir des vérifications pour qu’on ajuste le tir.»
Chowieri est aussi mêlé à une affaire de faillite frauduleuse dans laquelle un syndic aurait été corrompu.
Il aurait agi de mèche avec Rhéal Dallaire, un promoteur qui traîne lui-même un lourd passé criminel et entretient des liens avec de hauts gradés de la mafia. L’affaire est toujours devant les tribunaux.
♦ En 2017, la députée libérale de Hull, Maryse Gaudreault, avait souligné à l’Assemblée nationale «la contribution remarquable» de Samir Chowieri qui «s’affaire à assurer le confort et le bien-être de nos aînés». Mercredi, elle a indiqué au journal Le Droit qu’elle ne connaissait pas son passé criminel.