Malgré les critiques, l’Afrique du Sud maintient l’interdiction de la vente d’alcool
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Le président sud-africain Cyril Ramaphosa a annoncé vendredi le maintien, malgré les nombreuses critiques, de l’interdiction de la vente d’alcool qui accompagne le confinement total du pays pour cause de pandémie de coronavirus.
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En même temps qu’il a demandé fin mars à ses 57 millions de compatriotes de rester chez eux, M. Ramaphosa a interdit jusqu’au 30 avril au moins toutes les activités jugées « non essentielles », dont la vente d’alcool et de cigarettes.
Son ministre de la Police, Bheki Cele, s’est mué en champion de la prohibition et a donné à ses agents l’ordre de traquer sans relâche les contrevenants.
Statistiques à l’appui, M. Cele a affirmé que cette interdiction avait favorisé un net recul de la criminalité dans le pays depuis le début du confinement. Il a même publiquement envisagé de la maintenir à l’avenir.
Cette politique suscite un vif mécontentement des consommateurs, comme des entreprises de la filière.
Une association de propriétaires de bars et de buvettes de la province du Gauteng - celle de Johannesburg et de la capitale Pretoria - a formellement demandé au chef de l’État de lever la mesure.
« L’interdiction des ventes d’alcool est confirmée », a fait savoir le chef de l’État vendredi soir dans un communiqué. « En tant que tel, l’alcool ne peut être considéré comme un bien essentiel. C’est même un obstacle à la lutte contre le coronavirus. »
À l’appui de sa démonstration, M. Ramaphosa a aussi rappelé les « liens avérés » entre l’alcool et la criminalité, les accidents de la route et autre urgence médicale. Avant de rappeler à la filière qu’elle bénéficiait, comme d’autres secteurs de l’économie, du plan de soutien financier du gouvernement.
L’Afrique du Sud est le pays d’Afrique sud-saharienne le plus touché par le Covid-19, avec 2783 cas confirmés, dont 50 mortels.