Départ de Foodora: une plainte déposée pour fermeture «illégale» et «antisyndicale»
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OTTAWA – Le spécialiste de la livraison de nourriture Foodora, qui a annoncé récemment son départ du Canada, est accusé de vouloir plier bagage parce que ses employés ont obtenu le droit de se syndiquer.
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Présente dans 10 villes au pays, dont Montréal et Québec, Foodora a annoncé sa fermeture lundi en déplorant le fait qu’elle n’a pu atteindre un «niveau de rentabilité suffisant» après cinq ans de présence au Canada.
Le Syndicat des travailleurs et travailleuses des postes (STTP) allègue cependant que la raison qui a poussé Foodora Canada et sa société-mère, Delivery Hero, à mettre fin à ses activités est une campagne de syndicalisation qu’il menait pour les livreurs et livreuses de Foodora, ce qui constitue, selon lui, une «fermeture illégale».
Estimant que l’entreprise a enfreint plusieurs articles de la loi du travail de l'Ontario, le STTP, qui parle de «mesure antisyndicale», s’est tourné mercredi vers la Commission des relations de travail de l'Ontario (CRTO) pour déposer une plainte de pratique déloyale de travail.
«Foodora peut bien tenter de mettre la clé sous la porte et déguerpir, mais elle ne peut pas se soustraire à ses responsabilités», a indiqué dans un communiqué Jan Simpson, présidente nationale du STTP, promettant que son organisation allait se battre pour que les droits des livreurs soient respectés.
L’entreprise propose à ses clients des commander des repas de restaurants via sa plateforme. Ces repas sont ensuite livrés par des coursiers à vélo.
Il faut savoir qu’en février dernier, la CRTO a statué que les livreurs de Foodora, défendus par le STTP, avaient le droit de se syndiquer.
Par ailleurs, le syndicat ne s’explique pas ce départ alors que Delivery Hero a déclaré des revenus de plus de 1,41 milliard $ en 2019 et un chiffre d'affaires qui a presque doublé, au premier trimestre de cette année, en raison notamment du confinement.
«Les livreurs et livreuses travaillent sans relâche pour répondre à la forte hausse de la demande, et là, tout d'un coup, ils se font dire que, dans deux semaines, ils n'auront plus de travail», a déploré Mme Simpson.