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5G et COVID: les théories du complot échauffent les esprits

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Les théories du complot autour du nouveau coronavirus se multiplient et l’une des plus populaires est celle qui tient les tours de télécommunication 5G responsables de la propagation du virus. 

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Mardi, une quatrième tour de télécommunication a été incendiée au nord de Montréal. Des tours ont successivement été ciblées à Laval, Prévost et Piedmont au cours des derniers jours. 

Cette série d’incendies criminels survient au moment où des crimes similaires se multiplient un peu partout dans le monde. 

«Il y a des gens qui font le lien entre les deux. Il faut rappeler aux gens que plus on mange de crème glacée au Québec, plus on voit des accidents de bateaux : ce n’est pas parce que la crème glacée cause des accidents de bateaux, mais parce que les deux sont des activités estivales», a donné à titre d’exemple Jonathan Jarry, communicateur scientifique pour l'Organisation pour la science et la société de l'Université McGill. 

Les théories nombreuses et farfelues qui se répandent notamment sur le web tentent de faire l’amalgame entre la COVID et le 5G en utilisant des bouts d’études pris hors contexte. 

«Les auteurs de théories arrivent à créer une histoire qui ne tient pas la route d’un point de vue scientifique, mais qui apparaît comme plausible pour un non-expert», a expliqué M. Jarry en entrevue au Québec Matin. 

Plusieurs études

«Le type de signal qui a été utilisé pour la 5G a été très bien étudié. Un ensemble d’études a été analysé par plein d’organisations, dont l’Organisation mondiale de la santé, les instituts nationaux sur le cancer aux États-Unis. La conclusion est toujours la même : il n’y a aucune donnée rigoureuse, scientifique, qui démontre que ce type de rayonnement a des effets néfastes sur la santé des êtres humains. Il n’y a même aucun mécanisme connu qui permettrait d’expliquer de quelle façon ça pourrait causer des effets néfastes», a assuré l’expert. 

Pourtant, certains des tenants de la thèse anti-5G utilisent les propos du Dr Paul Héroux, un biostatisticien et épidémiologiste de l’Université McGill, pour appuyer leurs dires. 

«Quand on parle de concept scientifique, il faut s’attarder au consensus scientifique en la matière. Il y a toujours des gens qui ont des positions marginales par rapport au consensus. Par exemple, il y a certains climatologues qui ne croient pas au réchauffement climatique. Il n’y en a pas beaucoup, mais il y en a quelques-uns», a expliqué M. Jarry. 

Ce consensus scientifique est établi grâce aux études qui émergent et aux méta études qui les contre-vérifient. 

«Ce ne sont pas les scientifiques qui s’appellent entre eux autres et qui se disent ‘’on va tous dire la même affaire’’», a assuré le communicateur scientifique. 

Il invite la population à faire preuve de prudence quant aux informations rapportées de façon générale. 

«Si on nous lance des affirmations extraordinaires, ça nous prend des preuves extraordinaires», a-t-il conclu.

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