Ottawa débloque près de 470 millions de dollars pour les pêcheurs
OTTAWA I Le fédéral investira près de 470 millions de dollars pour soutenir les pêcheurs, durement touchés par la crise de la COVID-19, ce qui prendra notamment la forme d’une prestation couvrant jusqu’à 75% de leurs pertes.
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«Non seulement les [pêcheurs] doivent ralentir ou même arrêter leurs activités pour protéger leurs travailleurs, mais le prix et la demande des produits de la mer ont également chuté», a souligné le premier ministre Justin Trudeau, jeudi, en annonçant cette aide fédérale.
Pour avoir droit à la prestation, les pêcheurs devront démontrer qu’ils s’attendent à ce que leurs revenus baissent de 25% durant la saison. Ottawa s’engage à compenser jusqu’à 75% de ce manque à gagner, jusqu’à concurrence d’environ 10 000$.
Par ailleurs, les pêcheurs propriétaires de leur propre entreprise pourront recevoir des subventions non remboursables pouvant atteindre 10 000$.
L’adoption d’un projet de loi ne sera pas nécessaire pour mettre en place cette nouvelle prestation, a précisé la ministre des Pêches, Bernadette Jordan.
«Nous travaillons jour et nuit pour assurer que nous puissions livrer ces prestations aussitôt que possible», a-t-elle dit sans mentionner de date pour le début des inscriptions.
Plusieurs associations de pêcheurs se sont réjouies de l’annonce faite jeudi. «L'annonce d'aujourd'hui était attendue depuis longtemps et constitue un soulagement pour les pêcheurs et les communautés côtières qui font ces demandes depuis le mois de mars», a réagi Gaëtan Robichaud, président de l’Union des pêcheurs des Maritimes.
Demandes frauduleuses de PCU
Le gouvernement Trudeau a par ailleurs dû se défendre, jeudi, du fait que des demandes de prestation canadienne d’urgence de 2000$ potentiellement frauduleuses sont approuvées.
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«Si on avait instauré un système qui exigeait une vérification complète du dossier de chaque personne qui demandait la PCU, il y a des millions de personnes qui attendraient encore», a martelé le premier ministre.
Le National Post rapportait cette semaine que des fonctionnaires traitant des demandes de PCU ont reçu la directive de fermer les yeux sur des requêtes en apparence abusives. On leur aurait également demandé d’approuver les demandes de Canadiens qui ont démissionné et n'ont pas été mis à pied en raison de la pandémie.
De telles directives ont été données dans deux notes de service d’Emploi et Développement social Canada. L’existence de ces documents internes, d’abord rapportée par le National Post, a été confirmée jeudi par un sous-ministre adjoint de Service Canada, Cliff C. Groen, durant son témoignage devant le comité parlementaire des Finances.
«On sait que 99% des Canadiens qui font des demandes pour ces programmes en ont réellement besoin, et ce n’est pas à cause de 1% de fraudeurs qu’on va ralentir ou empêcher des millions de Canadiens de recevoir l’aide dont ils ont si besoin», a rétorqué le premier ministre Trudeau.
Sa ministre de l’Emploi, Carla Qualtrough, a assuré que des mécanismes étaient en place pour déceler les cas frauduleux et récupérer les sommes qui n’auraient pas dû être versées.
À son bureau, on a ajouté que les numéros d’assurance sociale sont vérifiés d’emblée, même si d’autres vérifications sont faites par la suite.
«L'Agence du revenu du Canada et Service Canada disposent de solides capacités d'analyse des données et des renseignements, qui surveillent et identifient activement les cas de fraude potentiels depuis le lancement de la PCU. Les deux [ministères] continueront de réaliser des revues de dossiers et des enquêtes afin d'identifier et de traiter les cas d'erreur, de fraude et d'abus», a fait valoir Marielle Hossack, attachée de presse de la ministre Qualtrough.
On ne savait pas, jeudi, combien de demandes frauduleuses pouvaient avoir été faites. M. Groen a toutefois indiqué que plus de 200 000 personnes ont fait à la fois une demande de prestations auprès de l’ARC et de Service Canada.
La PCU permet aux Canadiens qui ne peuvent pas travailler en raison de la crise du coronavirus de toucher 2000$ par mois, pour une durée maximale de 16 semaines. Ceux qui ne gagnent que 1000$ par mois ou moins en raison de la pandémie y ont aussi droit.
Ouverture des parcs nationaux
Le premier ministre Trudeau a aussi mentionné que certains parcs nationaux du Canada ouvriraient dès le 1er juin. Les sentiers où l'espacement physique est possible seront accessibles.