COVID-19: l’industrie du «coworking» devra se réinventer
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L’industrie du «coworking» (ou cotravail) devra redéfinir son modèle d’affaires, jonglant à la fois avec les nouvelles mesures de distanciation sociale et l’influx de clientèle qui pourrait être amené par la réorganisation de certaines entreprises.
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Le concept de base du cotravail est de mettre à la disposition des clients des espaces communs pour travailler, ce qui devient problématique si tout le monde doit se tenir à deux mètres les uns des autres.
- ÉCOUTEZ l'entrevue avec Gabriel Dancause, propriétaire du GAB Café, un espace de cotravail, à QUB radio:
Le propriétaire du GAB Café, Gabriel Dancause, estime que la distanciation sociale est presque impossible dans son espace de travail partagé d’une vingtaine de bureaux concentrés sur 700 pieds carrés dans le Mile End, à Montréal.
«Si j’enlève les deux tiers des places, je dois augmenter mes prix du double et je ne veux pas faire ça. Personne ne va garder son abonnement si je double mes prix», a-t-il expliqué.
Les travailleurs autonomes constituent une partie importante de la clientèle des espaces de cotravail et plusieurs d’entre eux ne pourraient pas assumer une telle hausse des prix. La peur des espaces collectifs engendrée par l’épidémie de coronavirus risque de peser dans la balance aussi.
Bien qu’il ne soit plus rentable, le GAB Café ne prévoit pas fermer ses portes pour le moment. Toutefois, M. Dancause prévoit déjà réduire sa capacité. «Si j’ouvre, je vais réserver seulement six sièges pour mes membres par ordre d’ancienneté», a-t-il détaillé.
Lueur d’espoir
Tout n’est pas noir dans l’avenir du cotravail. Beaucoup de personnes font maintenant du télétravail, et certaines se demandent combien de temps elles pourront tenir, surtout si elles ont des enfants à la maison ou un logement peu propice au travail.
Les besoins en socialisation se font également sentir.
Déjà, certaines entreprises envisagent de se tourner vers le cotravail pour trouver une solution mitoyenne entre le travail au bureau et le travail à la maison. L’espace de travail partagé Halte 24-7, qui possède un bureau sur Le Plateau-Mont-Royal et un autre sur la Rive-Sud, a déjà reçu des demandes en ce sens.
«Il y en a plusieurs qui vont chercher des solutions alternatives pour faire leurs réunions d’équipe sans payer un énorme loyer», a affirmé le cofondateur Olivier Berthiaume.
Selon Gabriel Campeau, propriétaire du Tableau Blanc dans Saint-Henri et cofondateur de l’OBNL Québec Coworking, la seule chose qui est certaine est que l’industrie devra se transformer pour survivre.
«Il faudrait une boule de cristal pour être capable de deviner qu’est-ce qui s’en vient pour le coworking», estime le sociologue de formation.
Le plus isolé des espaces de cotravail
La pandémie amène des initiatives inusitées; le propriétaire du GAB Café, Gabriel Dancause a mis en branle le projet GAB Ville, qui offrira ultimement de la location de mini-maisons à des fins de coworking au bord du fleuve, loin de la métropole.
«Ça s’adresse à des Montréalais qui veulent venir travailler un mois ou deux en région», a indiqué ce dernier.
Le projet est à l'étape du financement, mais respecterait toutes les normes de distanciation sociale, selon l'entrepreneur.
«[L'idée], c’est de faire de la distanciation et mettre le monde au grand air. Les maisons seront en rond et l’espace communautaire sera assez vaste», a-t-il affirmé.
- Pour plus d'information, on peut visiter le https://fr.gab.town