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Racisme systémique: Trudeau en apparente contradiction avec la commissaire de la GRC

Racisme systémique: Trudeau en apparente contradiction avec la commissaire de la GRC
AFP

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OTTAWA – Le premier ministre Trudeau n’a pas hésité à reconnaître l'existence du racisme systémique au sein de la Gendarmerie royale du Canada (GRC), jeudi, semblant ainsi se placer en contradiction avec la commissaire du corps policier, Brenda Lucki.

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«Du racisme systémique existe au Canada dans tous les coins du pays et dans toutes nos institutions et, bien souvent, ce n’est pas délibéré [ou] des actes agressifs choisis de racisme et de discrimination», a dit M. Trudeau en point de presse à Ottawa.

«C’est le fait qu’on a des systèmes qui ont été créés de façon à désavantager certaines personnes ou des systèmes où les privilèges sont davantage accordés à la majorité», a-t-il ajouté.

La veille, la commissaire Lucki a indiqué à plusieurs médias «avoir du mal» avec l'emploi des mots «racisme systémique», mentionnant avoir entendu entre 10 et 20 définitions de l'expression.

«Si le racisme systémique signifie que le racisme est ancré dans nos politiques et procédures, je dirais que nous n’avons pas de racisme systémique», a-t-elle notamment dit au Globe and Mail.

Elle a montré la même réticence en entrevue avec le réseau CBC. Elle a toutefois ajouté que si le racisme systémique réfère à un biais inconscient, «la GRC n’en est pas immunisée du tout».

M. Trudeau s’est bien gardé de viser directement Mme Lucki, jeudi, réitérant sa confiance en elle pour instaurer les changements nécessaires au sein de la GRC. Il a toutefois paru la critiquer indirectement lorsque pressé de questions.

«[Le racisme systémique] est le résultat d’un processus qui dure depuis très, très longtemps, mais c’est la responsabilité de tous les individus qui se trouvent maintenant liés à ces institutions, à ce pays, de reconnaître l’existence d’inégalités, d’iniquités, de privilèges pour les uns et de désavantages pour les autres – qui sont profondément intégrés dans notre système», a-t-il soutenu.

Son ministre des Services aux Autochtones, Marc Miller, a aussi joué de prudence. Il a dit vouloir éviter de juger la commissaire Lucki, nommée par le gouvernement Trudeau en 2018, uniquement sur ses propos véhiculés mercredi.

Rappelons que plusieurs cas de brutalité policière de la GRC contre des personnes autochtones ont récemment fait surface. M. Trudeau s’est d'ailleurs montré favorable au port de caméras corporelles par les membres de ce corps policier, plus tôt cette semaine.

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