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Un demandeur d’asile sauve un patient en file pour la COVID

Il a fait fi des règles de distanciation pour effectuer un massage cardiaque

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Photo Agence QMI, Maxime Deland L’agent de sécurité de GardaWorld, Alexis Achindebya Deuzoumbé, était tout sourire jeudi quand on lui a remis un certificat d’excellence pour avoir sauvé la vie d’un homme en difficulté respiratoire, jeudi dernier, à l’école secondaire Louis-Riel, à Montréal.

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Malgré les risques de contracter la COVID-19, un demandeur d’asile n’a pas hésité à porter secours à un homme victime d’un malaise cardiaque alors qu’il faisait la file pour subir un dépistage dans une clinique mobile.

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«Je connais la souffrance. J’ai côtoyé la mort dans mon pays. Je ne pouvais pas le laisser là et ne rien faire», souffle Alexis Achindebya Deuzoumbé, 33 ans, ému aux larmes en racontant sa mésaventure de jeudi dernier, à Montréal.

Ce jour-là, le jeune demandeur d’asile était à son poste de gardien de sécurité à l’école secondaire Louis-Riel, dans l’arrondissement Mercier–Hochelaga-Maisonneuve. Il travaillait aux abords de la file d’attente pour les tests de dépistage de la COVID-19.

«Et là, j’ai aperçu un gars tomber sur le dos. J’ai tout de suite vu la souffrance dans les yeux de sa blonde qui était à côté, impuissante», raconte-t-il.

L’homme, originaire du Tchad, en Afrique centrale, s’est précipité auprès de la victime. Il a commencé un massage cardiaque, en criant d’appeler le 911.

«Il ne respirait plus du tout. J’ai dû faire près d’une centaine de manœuvres de réanimation avant qu’il souffle», dit-il.

Les ambulanciers sont arrivés sur les lieux, puis ont pris le relais du brave secouriste.

«J’étais vraiment content, rempli de joie de voir qu’il avait repris conscience», confie celui qui aimerait avoir des nouvelles de l’état de santé de l’homme qui semblait dans la vingtaine.

Et il s’excuse...

Jeudi, alors qu’on tenait à lui rendre hommage pour son geste, M. Deuzoumbé ne pensait qu’à s’excuser de ne pas avoir respecté les recommandations de distanciation physique de 2 mètres.

«Je demande pardon au gouvernement», a répété l’humble agent de GardaWorld, arrivé au Québec il y a 10 mois.

«Pour nous, c’est un geste héroïque», insiste Stéphane Marcoux, responsable des cliniques mobiles du CIUSSS du Centre-Sud-de-l’Île-de-Montréal.

M. Deuzoumbé, agronome de formation, se dit par ailleurs reconnaissant envers son nouvel employeur d’avoir eu l’opportunité d’apprendre des notions de secourisme. 

Pas facile chez lui

«Dans mon pays, on a vraiment laissé plein de gens mourir, car on ne savait pas quoi faire», se désole-t-il.

Ce dernier détaille la situation difficile à laquelle il faisait face, là-bas.

«Nous vivons dans des conditions où une simple fièvre peut tuer quelqu’un», illustre l’immigrant, reconnaissant de la chance qu’il a de vivre au Québec.

Son épouse et leur bébé de 11 mois sont toujours coincés dans ce pays. Ils attendent que le père de famille soit officiellement accepté avant d’espérer venir le rejoindre.

«Quand je lui ai raconté ce qui s’était passé, elle m’a demandé si je pouvais sauver leur vie, à eux aussi», lance-t-il.

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