De YouTube au CHSLD
Le militaire de formation a dit au revoir à ses abonnés pendant la crise
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Un Montréalais avec une formation militaire a troqué sa populaire chaîne YouTube pour la chaîne de commandement d’un CHSLD le temps de la pandémie.
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« Je porte l’uniforme des Forces armées canadiennes (FAC). Je porte la Croix-Rouge. Ça aurait été hypocrite de dire que j’avais du travail avec ma compagnie de création de contenu », lance Jay Machalani, aussi connu sous les pseudonymes Jayaddict et Technofou sur les réseaux sociaux.
Le 22 avril, Québec a réclamé l’aide de 1000 militaires pour appuyer le personnel soignant dans les CHSLD les plus violemment touchés par la COVID-19.
Sans attendre, celui qui compte près de 250 000 abonnés sur YouTube et 53 000 sur Instagram s’est porté volontaire. Il a déposé sa caméra de youtubeur et a enfilé son uniforme militaire.
Militaire à 100 %
« Ça m’attriste de ne pas pouvoir raconter le bon travail qu’on fait dans les CHSLD sur les réseaux sociaux. Mais en ce moment, je suis un militaire à 100 % », fait valoir le youtubeur de 26 ans.
Avec sa copine Catherine Francoeur, également youtubeuse, il roule une compagnie de création de contenu qui a été mise sur pause le temps de sa mission.
« Je suis un mélange entre un ambulancier de combat et un infirmier auxiliaire, mais avec une arme dans les mains », détaille le soldat Machalani, assermenté par les FAC en juillet 2015, et devenu adjoint médical en 2019.
Comme au front ?
L’Opération Laser – la réponse à la pandémie des FAC – est la première mission du militaire.
Douze heures par jour, il assure le rôle de préposé aux bénéficiaires au CHSLD Vigi Reine-Élizabeth, dans l’ouest de Montréal.
Celui qui est formé pour s’occuper des militaires blessés sous le feu de l’ennemi croit que cette première mission en est une « très particulière ». Et lorsqu’il reviendra à la maison, il admet qu’il aura été plus « important sur le terrain qu’à faire des photos pour Instagram ».
Quand l’armée est débarquée au CHSLD vers la fin avril, « ç’a été un choc, dit-il. Mais l’administration était ouverte à notre expertise. »
Sur son étage, M. Machalani suit les directives de sa capitaine, qui est aussi infirmière. Il donne les soins de base aux patients et assure une présence auprès d’eux. « La majorité des militaires n’ont pas de formation médicale. Mais avec leurs bras, ça aide pour déplacer un patient », plaisante-t-il.
« Ici, on aide des résidents qui ont besoin d’attention, poursuit le soldat. Ils ont peur, coincés dans leur chambre. Ils écoutent les nouvelles comme tout le monde. Je viens du domaine du divertissement, je fais tout pour les faire rire. »