Impacts psychologiques: les Québécois moins affectés par la pandémie que les Américains
Les points de presse réconfortants de Québec ont aidé malgré le nombre de morts
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Bien informés grâce aux points de presse quotidiens du gouvernement, les Québécois ont mieux encaissé les impacts psychologiques de la pandémie qu'ailleurs au Canada et aux États-Unis, suggère une étude menée par l’Université de Sherbrooke.
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« Ce qui est fascinant, c’est qu’au Québec, on est la province avec le plus de cas et de décès confirmés, donc on aurait toutes les raisons d’être plus stressé ou inquiet, mais malgré ça, le Québécois moyen semble être mieux informé ou rassuré », explique la Dre Mélissa Généreux, professeure-chercheuse en santé publique à l’Université de Sherbrooke.
Selon elle, le fait que les Québécois (72,9%) aient pris l’habitude de s’informer lors des points de presse du gouvernement ou auprès des médias qui relatent les informations pourrait expliquer que le Québec soit la province qui affiche un taux d’anxiété moins élevé. Le taux de dépression majeure au Québec (17%) est aussi nettement inférieur à celui constaté en Ontario (26,2%) et ailleurs au Canada (21,3%).
« L’accent qui est mis [lors des conférences de presse au Québec] sur le “quoi faire? Quoi savoir? Où trouver l’information?”, ça a été une solution qui semble avoir été gagnante, du moins pour le bien-être psychologique de la population », pense l’ancienne directrice de la santé publique en Estrie.
Cela permet aux citoyens d’accroître leur sentiment de cohérence, soit la faculté permettant de comprendre un événement et de trouver des solutions pour y faire face. Selon la Dre Généreux, il est donc primordial d’avoir accès à une information qui donne l’heure juste pour justement s’adapter et mieux comprendre la situation auquel nous faisons face.
Meilleure santé mentale au Québec
Pendant plusieurs semaines, l’équipe de chercheurs menée par la Dre Généreux a sondé près de 7800 personnes de différents pays tels que le Canada, les États-Unis, l’Angleterre, la Suisse, Hong-Kong, les Philippines et la Nouvelle-Zélande. L’enquête visait à mesurer « l’influence du discours médiatique et gouvernemental sur la réponse psychologique et comportementale de la population ».
Et les résultats montrent que les États-Unis semblent être les plus affectés, sur le plan de la santé psychologique, des sept pays et régions analysés. Selon les données, l’anxiété́ généralisée aux États-Unis atteint 31% et la dépression majeure 28,2%.
« Au Canada, on enregistre passablement moins d’anxiété généralisée (19,6%) et de dépression (22,2%) », indique l’enquête.
L’équipe de recherche réfléchie actuellement à lancer une nouvelle phase qui pourrait montrer les effets de la pandémie sur le plus long terme.
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