20 séries québécoises marquantes
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Nous faisons de la bonne télé au Québec. Une télé qui nous ressemble. Mais une télé qui, malgré les moyens, ose et surprend. Une télé qui arrive à se distinguer par sa qualité, ses artisans, qui brillent, bien qu’on en parle peu, hors de nos frontières. En cette semaine de la fête nationale, voici un palmarès de 20 séries marquantes. Plusieurs autres auraient pu s’y greffer puisqu’ici on aime notre télé.
Les belles histoires des pays d’en haut (1956-1970)
Cette série, une des premières sur nos ondes, a vu la télévision en noir et blanc prendre des couleurs. Près de 500 épisodes ont été tournés. Adaptée du roman de Claude-Henri Grignon, on y suivait le quotidien des habitants de Sainte-Adèle à la fin du XIXe siècle. Séraphin et Donalda ont intégré notre culture populaire.
Quelle famille ! (1969-1974)
Cette série écrite par Janette Bertrand mettait en vedette plusieurs membres de sa famille, dont son mari, Jean Lajeunesse, ses enfants Isabelle et Martin et même son chien Macaire ! Janette a toujours été avant-gardiste, mettant ici en lumière des sujets souvent délicats à discuter en famille. Ce fut la première série québécoise présentée en France.
Jamais deux sans toi (1977-1992)
Les relations de couple et la dynamique familiale ont été au cœur de plusieurs séries de Guy Fournier. Celle-ci s’est illustrée par son humour dans la gestion du quotidien d’une famille bourgeoise et sa galerie de personnages colorés, dont l’amie féministe. On a retrouvé les enfants dans Les héritiers Duval quelques années plus tard.
Chez Denise (1979-1982)
Cette comédie empruntant les codes de la « sitcom », écrite par Denise Filiatrault, se déroulait dans un restaurant où les employés étaient victimes de toutes sortes de péripéties. Bien que caricatural de par son genre, c’est une des premières émissions à avoir présenté un personnage noir et un autre homosexuel.
Le temps d’une paix (1980-1986)
Série de Pierre Gauvreau qui décrivait le quotidien d’une femme de caractère, Rose-Anna, veuve, qui mène sa terre avec aplomb dans un Québec d’entre deux guerres où règne les inégalités sociales. Rapidement, le public s’est attaché à ce personnage incarné par Nicole Leblanc.
Les dames de cœur (1986-1989)
Lise Payette connaissait déjà beaucoup de succès avec le quatuor de femmes trentenaires de La bonne aventure. Ici, avec quatre femmes dans la quarantaine à un tournant de leur vie, elle va encore plus loin, abordant des thèmes souvent tabous, dont la violence conjugale et l’adultère.
Lance et compte (1986-2015)
Cette série de Réjean Tremblay, mettant à l’avant-plan notre sport national, a révolutionné notre façon de tourner en utilisant les codes du cinéma et en sortant des studios. Pendant 10 saisons, nous avons suivi les péripéties du National, de ses joueurs et de ses dirigeants.
Chambres en ville (1989-1996)
Cette série de Sylvie Payette reste marquante pour toute une génération. Plusieurs rêvaient d’avoir, comme les personnages, une chambre chez Louise (Deschâtelets), qui hébergeait des étudiants et les comprenait dans tous leurs doutes. On y a aussi découvert Francis Reddy, Anne Dorval, Patricia Paquin, Gregory Charles et bien d’autres.
Les filles de Caleb (1990-1991)
Marina Orsini et Roy Dupuis ont donné vie à ce roman à succès d’Arlette Cousture qui raconte la vie d’Émilie, une institutrice de Saint-Tite au tournant du XXe siècle et son grand amour pour Ovila, qui passe une grande partie de l’année à travailler dans le bois et avec qui elle aura 10 enfants qu’elle élèvera seule. Outre l’histoire d’amour difficile, la série brosse un tableau de la dureté de la vie rurale de l’époque.
La petite vie (1993-1998)
Une des émissions les plus populaires de notre télé, elle atteint un record de 4 millions de cotes d’écoute. Claude Meunier s’est amusé à créer une famille ouvrière, les Paré, dans un environnement kitsch où les situations absurdes sont à l’honneur. Plusieurs notions de la culture populaire, dont le fameux steak-blé d’Inde-patates, en sont issues.
Un gars, une fille (1997-2003)
On peut dire que cette série à sketches sur le couple a fait le tour du monde puisqu’une trentaine de pays ont acquis le format créé par Guy A. Lepage. Des vignettes simples, bien écrites, qui nous ressemblent. Une véritable histoire à succès !
La vie, la vie (2001-2002)
Stéphane Bourguignon a réussi à créer une série mythique en quelques épisodes seulement. Nous étions témoins des aléas personnels et professionnels de cinq amis qui abordaient la trentaine. Son réalisme mené par les préoccupations des protagonistes a profondément marqué toute une génération.
Les Bougon (2004-2006)
La famille Bougon, née des univers créatifs et dénonciateurs de François Avard et Jean-François Mercier, s’est engagée dans une chose : déjouer les « crosseurs » et le système qui n’engraisse que les riches. Une proposition osée qui demeure marquante.
Les invincibles (2005-2009)
François Létourneau et Jean-François Rivard ont su imposer leurs univers, tant à l’écriture qu’à la réalisation, avec cette série qui réunissait quatre amis qui, à l’aube de leur trentaine, décident de faire le pacte de rompre avec leurs blondes. Ces adulescents vont comprendre que le bonheur et la liberté ne sont pas toujours où ils le croient.
19-2 (2011-2015)
Claude Legault et Réal Bossé ont dépeint, en endossant les agents Chartier et Berrof, le quotidien de policiers avec toutes ses dualité, difficulté, cruauté et vulnérabilité. Un portrait rarement traité ainsi, appuyé par la réalisation de Podz.
30 vies (2011-2016)
Après le succès de Virginie, Fabienne Larouche a réinventé la façon de faire du téléroman, se rapprochant plus de la série lourde ou du cinéma, mais pour une quotidienne. Cette série met l’accent chaque saison sur la classe d’un professeur d’une école d’un milieu populaire. On a salué son réalisme et la diversité de son casting.
Unité 9 (2012-2019)
Danielle Trottier nous a introduits dans un milieu peu connu, pour lequel il est facile d’avoir des préjugés, celui d’une prison pour femmes. Nous nous sommes instantanément attachés aux détenues dont les parcours, sans être sans faille, cachent une grande détresse.
Les beaux malaises (2014-2017)
Martin Matte nous invite dans « sa » maison, « son » quotidien avec « sa » famille, tout en nous gardant complices de ses réflexions. Une série qui a finement repoussé certaines limites en misant sur le malaise pour mettre de l’avant des constats délicats. Matte travaille actuellement sur le retour de la série.
District 31 (depuis 2016)
Luc Dionne relève un exploit : rassembler quotidiennement 1,5 million de téléspectateurs devant les enquêtes de l’équipe du commandant Chiasson. Personnages riches, intrigues haletantes, on ne cesse de s’étonner des nombreux parallèles avec l’actualité.
M’entends-tu ? (depuis 2018)
Cette série nous a happés avec toute son authenticité. Créée par Florence Longpré, elle déteint le quotidien de trois femmes issues d’un milieu défavorisé et dont l’amitié les aide à passer par-dessus les événements difficiles. La série figure au catalogue de Netflix.