Finie la lecture dans la Grande Bibliothèque
Coup d'oeil sur cet article
MONTRÉAL – Il ne sera plus possible de déambuler dans la Grande Bibliothèque et il faudra désormais réserver ses livres avant d’aller les chercher dans l’établissement, qui ouvrira ses portes graduellement à partir de jeudi.
«C’est une opération très complexe puisque maintenant, toute la collection [de trois millions de documents] peut être réservée à distance, lance le directeur général de la Grande Bibliothèque, Martin Dubois. Tout le service de cueillette, de mise de côté et de mise en quarantaine des livres a dû être réfléchi.»
Juste avant son ouverture, nous avons visité la Grande Bibliothèque, située à côté du métro Berri-UQAM, pour comprendre comment son nouveau système fonctionne.
Documents mis de côté
Les gens qui désirent louer un livre, un disque ou un film à la Grande Bibliothèque devront le faire par téléphone ou sur internet. Ils attendront ensuite une confirmation de leur commande avant de pouvoir aller la chercher sur place.
Il ne sera plus possible de se promener entre les allées pour prendre soi-même le document convoité. Avant la pandémie, 695 documents étaient loués chaque heure. La direction de la Grande Bibliothèque espère être capable de répondre à 75% de cette demande, soit environ 520 documents à l’heure.
50 personnes maximum
À l’extérieur, les gens feront la file à deux mètres de distance sous un chapiteau qui a été érigée dans le jardin adjacent à la Grande Bibliothèque. Un gardien de sécurité accueillera chaque usager en lui demandant s’ils présentent des symptômes associés à la COVID-19 et en l’obligeant à se désinfecter les mains.
L’usager se placera ensuite en file à l’intérieur, soit pour aller chercher sa commande, pour gérer son abonnement ou pour retourner des documents.
«On estime qu’il peut avoir 50 personnes à l’intérieur [à la fois]», explique le directeur des services au public, Sébastien Nadeau.
Avant la pandémie, 1000 personnes pouvaient se trouver dans la bibliothèque, en même temps.
Livres en quarantaine
Chaque livre ramené sera immédiatement placé en quarantaine pendant 72 heures.
«On veut s’assurer qu’il n’y a plus de traces du virus», indique Martin Dubois.
La direction aurait pu isoler les documents durant seulement 24 heures, d’après les recommandations de la Commission des normes, de l'équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST). Elle a toutefois voulu appliquer une mesure plus préventive, confirme M. Dubois.
Durant ces trois jours d'isolement, les livres seront placés dans une salle d’exposition vidée pour l’occasion. La salle peut accueillir jusqu’à 150 000 documents.
«On a même fait vérifier la solidité du plancher pour savoir s’il pouvait supporter autant de livres», lance Sébastien Nadeau.
Employés distancés
Chaque employé sera chargé d'une section de quelques rangées de documents pour éviter les contacts rapprochés.
Les employés ne seront pas tenus de porter des gants lorsqu’ils manipuleront les ouvrages, mais devront laver leurs mains fréquemment, au moins une fois par heure.
Les personnes qui vont accueillir les clients et gérer leur commande se trouveront derrière des plexiglas.
Les coûts liés aux mesures sanitaires s’élèvent à 330 000$ pour l’ensemble de l'institution Bibliothèque et Archives nationales du Québec, dont fait partie la Grande Bibliothèque.