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Ottawa perd la trace de 35 000 étrangers qu’il devait expulser

Près de 3000 sont des criminels perdus dans la nature

migrants
Photo d'archives Depuis 2017, plusieurs migrants sont arrivés au Canada par le chemin Roxham à Saint-Bernard-de-Lacolle, en Montérégie.

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OTTAWA | L’Agence des services frontaliers du Canada (ASFC) est incapable de retrouver 35 000 étrangers qu’elle devait expulser, dont près de 3000 criminels, selon un rapport du Bureau du vérificateur général du Canada.

En plus d’avoir perdu leur trace, Ottawa déploie peu d’efforts pour les retrouver.  

« L’Agence a lancé des mandats d’immigration pour l’arrestation de ces étrangers, mais elle a rarement réalisé les enquêtes requises pour localiser ceux ayant des antécédents criminels », lit-on dans le rapport dévastateur rendu public mercredi. 

Arriéré monstre

L’Agence a accumulé au fil des ans un arriéré monstre d’environ 50 000 cas, dont 34 700 personnes dont on a perdu la trace, conclut la vérificatrice générale, Karen Hogan.

Parmi ces cas, 2800 sont des criminels disparus dans la nature et 24 100 sont des demandeurs d’asile déboutés.

La vérificatrice générale note que plus le processus de renvoi est long, plus il coûte cher. Le programme de renvoi des étrangers est doté d’un budget de 34 millions $. « L’expulsion dans les meilleurs délais des étrangers interdits de territoire permet d’assurer l’intégrité et l’équité du système d’immigration [...] et est aussi l’une des façons les plus efficaces de dissuader les personnes qui voudraient d’une façon ou d’une autre exploiter le système à leur avantage », prend-on soin de noter dans le rapport.

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Depuis trois ans, le Canada a reçu plusieurs vagues successives de demandeurs d’asile qui sont notamment passés par le fameux chemin Roxham, à Saint-Bernard-de-Lacolle, en Montérégie.

On s’attend à ce que les mesures de renvoi explosent dans les prochaines années. Le ministre de la Sécurité publique, Bill Blair, a assuré que « l’ASFC prendra des mesures ciblées pour répondre aux préoccupations soulevées, et a déjà pris les dispositions pour mieux s’acquitter de son mandat relié aux renvois ».

Mais la vérificatrice générale souligne qu’il ne s’agit pas d’un problème nouveau pour l’agence. Son bureau a en effet publié des données similaires en avril 2019 et n’a pas observé de progrès depuis.