Un chef de police auprès de patients souffrant de la COVID
Le directeur a pris un mois de vacances pour aller aider auprès d’aînés malades
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Un chef de police des Laurentides qui a pigé dans ses propres vacances pour aller aider des aînés atteints de la COVID-19 se souviendra toute sa vie de son expérience, où il a côtoyé la souffrance et la maladie, mais surtout, la reconnaissance.
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« Une journée, une dame de 93 ans que je voyais régulièrement m’a demandé de venir faire son chapelet avec elle, raconte Francis Lanouette, qui dirige la Régie intermunicipale de police Thérèse-De Blainville (RIPTDB) depuis 2015. Elle est très croyante, alors c’était vraiment un moment intense et important et ça lui a fait un grand bien. J’ai été vraiment interpellé et je me suis senti chanceux d’être capable de redonner comme ça. »
Initiative personnelle
Dès qu’il a senti que son équipe était prête à affronter la COVID-19, le père de famille de 48 ans a répondu à l’appel du premier ministre François Legault en posant sa candidature pour devenir aide de service auprès des personnes âgées.
Il a ainsi été assigné au début du mois de juin à l’hôtel Days Inn de Blainville, qui avait été transformé en centre d’hébergement pour des aînés atteints de la COVID-19 afin d’éviter une trop grande propagation dans leur CHSLD.
« C’était important pour moi que ça demeure une initiative personnelle, alors j’ai pris un mois de mes vacances pour y aller », précise humblement celui qui a même versé tout son salaire à la Croix-Rouge et à Moisson Laurentides.
Santé mentale
C’est le cœur gonflé de gratitude et débordant d’admiration envers le personnel de santé que Francis Lanouette a terminé son affectation au début du mois de juillet afin de reprendre ses fonctions de directeur de police.
Bien qu’il ait déjà eu, comme policier, à intervenir auprès de personnes souffrant de troubles de santé mentale, il s’est retrouvé à certains moments complètement dépourvu de moyens.
« J’ai vu toute l’expertise des préposés aux bénéficiaires et des infirmières être mise à l’épreuve, raconte-t-il. Je les voyais saisir les besoins des patients tellement rapidement, j’ai été vraiment impressionné de leur dévouement. »
L’initiative citoyenne de Francis Lanouette s’ancre d’ailleurs parfaitement dans le virage communautaire qu’il prône depuis son arrivée en fonction à la RIPTDB.
« Je ne l’ai pas fait pour les autres, mais c’est certain que si ça inspire des gens chez nous, c’est tant mieux ! »
L’expérience a même pris des airs de famille chez les Lanouette, puisque le fils du chef de police, un étudiant en soins infirmiers, a également contribué.
« On s’est parlé et je lui ai demandé s’il serait prêt à le faire si je le faisais aussi, et c’est comme ça que tout a commencé, se remémore-t-il. Mon fils de 18 ans est allé aider du côté de Laval. »
Routine préventive
Afin de rassurer et protéger le reste de sa famille, le chef et son fils respectaient une routine préventive en arrivant du travail.
« On se changeait une première fois quand on partait et on mettait nos vêtements du jour dans des sacs à vidange. Une fois à la maison, on enlevait une fois de plus nos vêtements dans le garage et on mettait tout dans la laveuse. Finalement, on prenait une douche avant d’aller voir les autres. »
Rien de tout cela n’a pour autant refroidi les ardeurs de Francis Lanouette, qui a déjà avisé la santé publique de sa région qu’il serait enchanté de revêtir sa visière et sa jaquette à nouveau si une deuxième vague frappait.