Salle d’opération ultramoderne pour animaux à Saint-Hyacinthe
Le temps de récupération des interventions qui y seront pratiquées sera moins long
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Des animaux de compagnie qui ont besoin de chirurgie pourront s’en remettre en quelques heures grâce à une salle d’opération ultramoderne permettant de faire des interventions « peu invasives » et qui verra le jour à Saint-Hyacinthe.
« Grâce à des incisions de quelques millimètres, on peut entrer par les voies naturelles des animaux et les soigner avec des caméras, ce qui réduit de beaucoup le temps de convalescence comparativement aux chirurgies standards avec la lame d’un bistouri. C’est un grand pas en avant », se réjouit la professeure Marylin Dunn, de la Faculté de médecine vétérinaire de l’Université de Montréal.
Encore très peu pratiquées au Québec, ces interventions chirurgicales devraient connaître un essor avec la construction du Centre d’excellence en médecine interventionnelle (CEMI), qui se terminera en 2022 sur le campus de Saint-Hyacinthe, puisqu’il permettra aussi de former des vétérinaires à ces techniques.
« C’est assez marginal en effet. Nous sommes deux à le faire et il y a quelques spécialistes qui ont un peu de formations pour certaines interventions, explique la Dre Dunn. Le coût assez élevé de l’équipement fait en sorte que c’est une bonne barrière. »
Avec le CEMI, 10 résidents, 15 stagiaires et de 10 à 15 vétérinaires spécialisés provenant du Canada ou de l’international voulant se perfectionner pourront être formés chaque année.
Demande très forte
La demande est très forte et en hausse chez les propriétaires d’animaux de compagnie qui veulent les faire soigner. En ce moment, la liste d’attente est de trois mois pour les interventions non urgentes. Chaque année, 150 à 250 chirurgies « non invasives » sont réalisées.
« Comme nous aurons deux salles, le but sera évidemment de doubler cette capacité et même de devenir encore plus efficace, plus il y aura des gens formés », souligne la Dre Dunn.
Les chirurgies réalisées de manière peu invasive sont surtout pratiquées pour des problèmes urinaires, au cœur, aux reins et aux poumons.
Le temps de récupération qui peut normalement prendre de trois à quatre jours pour les animaux pourrait passer à quelques heures seulement, ce qui aura de quoi réjouir leurs propriétaires, ajoute la spécialiste en médecine interventionnelle.
« Comme l’hospitalisation est moindre, les coûts en fin de compte sont assez semblables et ça peut même être parfois moins cher », indique-t-elle.
Construction dès 2021
Ce sont surtout des animaux de compagnie comme les chats et les chiens qui pourront être opérés, mais également des oiseaux ou des reptiles ou encore des animaux plus exotiques.
Le projet, d’une valeur de 2 millions $, devrait démarrer au printemps 2021 et on prévoit que la construction durera de 6 à 12 mois.
« Nous avons reçu une contribution-clé de l’entreprise Royal Canin. Le reste de l’investissement provient de collectes de fonds et de l’Université de Montréal », précise la Dre Dunn.