Les débardeurs renoncent à la grève pour les 7 prochains mois
Les activités portuaires reprendront progressivement à compter de dimanche matin
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En grève générale depuis deux semaines, les 1125 débardeurs du Port de Montréal ont accepté vendredi de signer une trêve d’une durée de sept mois avec l’employeur, permettant ainsi la réouverture du port à compter de dimanche matin.
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En conférence de presse conjointe vendredi – apparemment « une première en cinquante ans » –, les représentants des deux parties cachaient mal leur soulagement, malgré une fatigue manifeste.
L’entente, conclue dans la nuit de jeudi à vendredi, prévoit la suspension de tout moyen de pression pendant sept mois, soit jusqu’au 20 mars 2021. Cette pause, croient-ils, leur accordera tout le temps nécessaire à la négociation d’une nouvelle convention collective. La dernière est échue depuis décembre 2018.
En cas de différend, les parties se sont entendues sur la possibilité de recourir à un processus d’arbitrage. L’Association des employeurs maritimes (AEM), qui craignait de se retrouver toujours en grève en pleine prochaine vague de pandémie, a renoncé à l’« obligation de résultat » à laquelle elle tenait tant.
L’arbitrage, s’il devenait nécessaire, ne pourrait donc pas être imposé, mais bien demandé par les parties d’« un commun accord ».
« Nous allons réussir à nous entendre [...]. Il y aura entente », a insisté le représentant syndical (SCFP) Michel Murray, tentant ainsi de dissiper le doute qu’une grève puisse reprendre si un accord n’était pas trouvé d’ici mars.
Le réveil du ministre
Étrangement, c’est une déclaration du ministre de l’Économie, Pierre Fitzgibbon, qui aurait poussé le patron de l’AEM à rappeler le syndicat jeudi soir pour un ultime effort de négociation. En réponse à une question de l’opposition, M. Fitzgibbon avait affirmé être plus inquiet de la fermeture du port que de la pandémie.
Citant la déclaration, le PDG de l’AEM, Martin Tessier, a expliqué qu’elle avait eu un effet déterminant sur la soirée de négociation qui suivit.
« Des fois, a-t-il admis, ça prend un réveil-matin. [...] En pareilles circonstances, il faut être plus intelligent qu’orgueilleux. »
Des semaines de rattrapage
Le Conseil du patronat du Québec n’a pas tardé à s’en réjouir.
« Depuis plus de 10 jours, c’est toute l’économie du Québec qui était prise en otage [...] [cette annonce] est un soulagement pour tous », a déclaré son PDG, Karl Blackburn.
En principe, les premiers conteneurs pourront quitter le port (par rails ou camions) à compter de demain. Le syndicat estime que « deux à quatre semaines » seront requises pour rattraper le retard.
Par ailleurs, l’employeur confirmait aussi vendredi être parvenu à une entente de principe avec un autre groupe de débardeurs, les vérificateurs. Au nombre de 175, ces derniers ont pour responsabilité de diriger les activités de chargement et de déchargement des conteneurs. Ils seront appelés à voter sur cette entente lundi.
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