Crise des médias: 200 stations de radio et télé pourraient bientôt disparaître
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Plus de 200 stations de radio et de télévision privées pourraient disparaître au pays au cours des trois prochaines années, une hécatombe qui emporterait jusqu’à 2000 emplois dans sa chute, s’est alarmée l’Association canadienne des radiodiffuseurs dans un nouveau rapport.
Les puissants Google et Facebook, ainsi que l’abondance de contenu sur internet en général, sont montrés du doigt pour leur rôle dans la dégringolade des revenus publicitaires, une tendance négative accélérée par la COVID-19. La perte estimée pour le secteur de la radiodiffusion privée au Canada s’élève à plus de 1 milliard $ d’ici 2022.
L’Association précise que «jusqu’à 50 des 737 stations de radio privée du Canada risquent de fermer leurs portes d’ici les quatre à six prochains mois», et que «100 à 150 stations de plus pourraient se taire pendant l’année et demie à venir».
«Il est attendu que le nombre total d’unités rapportées du domaine de la télévision privée conventionnelle au Canada passera de 95 à juste 50 à 60 au cours des trois prochaines années», ajoute-t-on.
«La concurrence, surtout celle livrée par les conglomérats internet mondiaux, a ravagé le secteur des médias locaux canadiens», a-t-on expliqué. Les nouvelles et le journalisme locaux revêtent une importance critique pour les communautés du pays, a rappelé l’Association.
Le document fait mention de trois pistes de solution pour endiguer le problème : la création de nouveaux moyens d’aide, un allègement réglementaire pour les stations privées et un «examen global et approfondi de l’avenir des médias» au pays.
L’Association a toutefois reconnu que la Subvention salariale d’urgence du Canada, mise en place dès le 15 mars, a aidé à amortir le choc provoqué par la pandémie. Ce programme vise à couvrir 75 % du salaire de travailleurs, jusqu’à concurrence de 847 $ par semaine.