Qui se cache derrière l’opposition au masque sanitaire?
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Depuis quelques semaines, un peu partout dans le monde, entre autres au Québec, aux États-Unis et en Europe, on assiste à une intensification des manifestations contre le port obligatoire du masque sanitaire dans les endroits publics.
Au départ, on s’est servi de cette mesure de protection sanitaire et préventive pour mieux dénigrer la loi interdisant le port du voile ou les signes religieux chez les employés de l’État en position d’autorité.
«Si vous nous obligez à porter le masque sanitaire, pourquoi, alors, vous opposer au port du voile pour les femmes musulmanes?» entendait-on chez les opposants à ladite mesure sanitaire. Un argument malsain qui est tombé à plat, heureusement.
Mais aujourd’hui, en pleine pandémie, ce mouvement de protestation prend de l’ampleur et semble rassembler dans un même combat aussi bien l’extrême droite que l’extrême gauche, aussi bien les néonazis que les vieux hippies opposés aux vaccins.
On crie au totalitarisme, au contrôle exagéré, on réclame le libre choix et la liberté d’expression. «Mon corps, mon choix!» clame-t-on, signe que la pensée altruiste et le souci du bien commun ont été éclipsés par la revendication individualiste et hédoniste.
Et voici que ressurgit l’ombre d’un complot international, au milieu de ces protestations. On veut profiter de la pandémie de COVID-19 pour imposer un gouvernement mondial, avec l’appui de Bill Gates.
La pandémie ne serait qu’un prétexte. Les campagnes de vaccination vont servir à implanter des micropuces parmi la population. Le 5G va servir à propager le coronavirus, etc. Des forces occultes tireraient les ficelles de ce monde glauque.
Et, surprise, dans ces groupes antimasques, parmi ces nouveaux offensés, on reconnaît parfois un voisin, un ami, un parent.
Qu’est-il arrivé pour que, si près de nous, nous sentions un vent de folie s’emparer des sensibilités et effacer toute trace de solidarité, toute référence à la raison?
Ces nouveaux spécialistes de la santé publique font fi de ce que pensent les virologues, les immunologues, les épidémiologistes, les pneumologues et autres professionnels de la santé.
La radicalisation des deux extrêmes du spectre politique n’aide pas au débat serein, même si ces deux extrêmes semblent se rejoindre bien souvent.
La négation des changements climatiques, qu’on retrouve à droite, et la bien-pensance chez la gauche multiculturaliste sont ni plus ni moins que les deux côtés de la même médaille. L’abondance d’informations dans les médias sociaux fait en sorte qu’on fait fi de données scientifiques qui pourraient éclairer les débats. On croit tout savoir.
La réflexion devient futile et est remplacée par l’exaltation des passions et la négation des faits concrets. Place aux émotions, tandis que l’industrie du mensonge gagne du terrain partout sur la planète globale.
Pourtant, le virus COVID-19 existe bel et bien, et il est responsable de la mort de plus de 920 000 personnes depuis six mois, tandis que plus de 28 millions de personnes ont été contaminées.
À Cuba, la pandémie, pour moi, est l’occasion de vivre de près, tous les jours, ce qu’est une société qui a fait de la solidarité une de ses valeurs premières. Je ne sais pas très bien comment se déroule chez nous, au Québec, le combat contre le coronavirus, mais ici, à Cuba, tout est mis en œuvre pour ne laisser personne dans la marge, au prix de sacrifices immenses.
Tolérance zéro pour ceux qui ne portent pas le masque dans la rue ou les commerces.
On peut bien crier à l’abus de pouvoir, mais on pense d’abord au bien commun. Moi, je me sens totalement en sécurité et bien entouré.