COVID-19: un Québécois au plus fort de la course à un test rapide
Precision Biomonitoring est parmi les demi-finalistes d’un concours mondial visant à développer un test efficace
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Une entreprise fondée par un Québécois fait partie des demi-finalistes d’une compétition regroupant des participants de 35 pays pour trouver une solution de dépistage rapide de la COVID-19. À terme, le test par la salive de Precision Biomonitoring pourrait se retrouver dans nos pharmacies.
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On sent l’excitation dans la voix de Mario Thomas, au bout du fil. Le cofondateur et directeur de la biotech située à Guelph, en Ontario, accumule les bonnes nouvelles depuis quelques mois. Tout d’abord, le lancement d’un test «PCR» par écouvillon en juillet, et maintenant, la possibilité grandissante de remporter un concours international.
Organisée par la fondation X-PRIZE, la compétition regroupe 900 entreprises de 35 pays à travers le monde. L’objectif est le développement d’une solution de dépistage rapide de la COVID-19 et le grand prix est de 5 M$, qui seront divisés entre cinq gagnants.
«Nous avons été sélectionnés parmi les 200 demi-finalistes. Les 20 finalistes seront annoncés bientôt et la FDA [Federal Drug Agency] a confirmé qu’elle allait accélérer la révision de leurs dossiers et que le développement clinique serait couvert», explique Mario Thomas, conscient du coup de pouce important qu’il pourrait recevoir.
Test par la salive
Le dispositif de Precision Biomonitoring ne nécessitera rien d’autre qu’un échantillon de salive et le test, qui ressemblera à un test de grossesse. L’utilisateur aura son résultat en 15 minutes grâce au lecteur ultraviolet qui, intégré dans le test, permettra de reconnaître un antigène du virus. Le test pourra aussi être connecté à une application en ligne.
«Les tests antigènes ont souvent eu la critique qu’ils n’étaient pas assez précis, mais, au lieu de seulement changer de couleur au contact, nous avons mis une cible qui s’accroche à l’antigène et déclenche un signal ultraviolet qui est détecté par un microsenseur optique un million de fois plus sensible que l’œil humain», précise le dirigeant.
Et le plus beau, dans cette histoire, c’est que le test résulte du travail de trois stagiaires embauchés par l’entreprise. Alors que Precision Biomonitoring planchait activement sur son premier test en mai, les trois étudiants ont été affectés à un projet de développement sans trop d’attentes.
«Mais en regardant leurs résultats, on a été agréablement surpris. On devait prendre le taureau par les cornes et développer le produit», raconte Mario Thomas.
Objectif début 2021
Peu importe l’issue du concours de X-PRIZE, les essais cliniques de ce nouveau test canadien doivent débuter en novembre. Les dirigeants espèrent une approbation rapidement, début 2021.
À terme, si tout va comme prévu, le test par la salive de Precision Biomonitoring pourrait être distribué dans les pharmacies du pays.
«On souhaite que ce soit un produit grand public», indique M. Thomas, précisant que le prix de vente du test devrait se situer sous la barre des 20$.
Quant à la capacité de production, la compagnie estime être en mesure d’en produire un million par mois rapidement. Des discussions sont d’ailleurs en cours pour une distribution du produit à l’international.