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La table est mise pour une dette structurelle



OTTAWA | Prolonger la subvention salariale, créer un million d’emplois, mettre en place un système de garderie pancanadien et une assurance-médicaments nationale, établir des normes nationales pour les soins aux aînés, subventionner les rénovations écoénergétiques, planter des arbres...

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Le gouvernement Trudeau a présenté mercredi une longue liste d’objectifs pour la deuxième phase de la pandémie dans un discours du trône fleuve étalé sur 18 pages.

« C’est un discours du trône extrêmement agressif. Si ceci n’est pas seulement une liste de souhaits, mais un plan stratégique, les coûts vont être énormes », prévient Ian Lee, professeur à la Sprott School of Business de l’Université Carleton, en Ontario.

De quoi inquiéter davantage les 88 % de Québécois qui se sont dits préoccupés de l’état des finances publiques, d’après un sondage publié mercredi par Le Journal.

Trudeau se défend

« Je sais que certains se demandent comment on peut se permettre de faire [tout ce que nous promettons] pour les Canadiens. C’est légitime. Les taux d’intérêt faibles signifient qu’on peut se le permettre. Et en fait, en faire moins finirait par coûter beaucoup plus », s’est défendu Justin Trudeau.

Le premier ministre a livré une allocution à la nation, après le discours du trône lu par la gouverneure générale, Julie Payette, au nom du gouvernement. 

Ce discours, qui ouvre la nouvelle session parlementaire, fera l’objet d’un vote de confiance au Parlement dans les prochains jours.

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Pari risqué

Pour M. Lee, Ottawa fait « un pari à très haut risque », car les taux d’intérêt bas sur lesquels tablent les libéraux pour gonfler la dette de l’État sans trop de risque sont « une anomalie des 20 dernières années » et augmenteront dans un avenir rapproché.

Quant à l’idée que les dépenses publiques stimuleront l’emploi donc l’économie, ce qui générerait des revenus pour éponger le déficit, rien n’est moins sûr.

« L’investissement social pour stimuler la croissance est une bonne idée, mais ce n’est pas avec ça qu’on générera assez de revenus pour résorber le déficit », estime le chercheur en économie politique de l’Université Queen’s, en Ontario, Olivier Jacques.

Pour lui, s’il veut continuer de dépenser ainsi, le fédéral devrait proposer un plan pour augmenter les revenus, par exemple une réforme de la fiscalité.

Revenir à l’essentiel

M. Lee estime que le gouvernement devrait concentrer toutes ses ressources dans la réponse à la pandémie plutôt que de dépenser dans un éventail de projets louables, mais non essentiels, sinon il laissera en héritage un déficit structurel.

Le seul investissement social nécessaire maintenant, selon lui, est un système pancanadien de garderie calqué sur le modèle québécois, afin d’aider les femmes à retourner sur le marché du travail, une condition sine qua non à la relance économique.







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