Les crises économiques ont-elles un impact direct sur notre santé physique?
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On connaît bien les impacts d’une crise économique sur les finances personnelles des individus. Ça fait mal! Mais il n’y a pas que la santé financière d’un foyer qui se détériorerait en cas de crise économique, la santé physique serait aussi largement touchée selon des recherches de l’Université de Sherbrooke.
Vous connaissez le syndrome métabolique? Il ne s’agit pas d’une maladie en soi, mais d’un problème de santé qui se définit par la présence de trois des cinq caractéristiques suivantes: pression artérielle élevée, tour de taille élevé, taux de sucre élevé et faible taux de «bon» cholestérol.
Selon les chercheurs de la Faculté des sciences de l’activité physique de l’Université de Sherbrooke, de plus en plus d’individus auraient développé des caractéristiques du syndrome métabolique depuis la crise économique de 2008 aux États-Unis. Qu’est-ce que cela signifie? Une détérioration de la santé physique des Américains depuis cette crise financière.
«C’est en faisant des études sur la prévalence au syndrome métabolique que je regardais des graphiques avec les étudiants, et je voyais qu’en 2008, il y avait tout le temps des changements dans cette période-là», explique Martin Brochu, qui a ensuite établi un lien avec la récession. Le professeur à la Faculté des sciences de l’activité physique s’est appuyé sur la base de données du National Health and Nutrition Examination Survey (NHANES) pour tirer ses conclusions.
«Par exemple, entre 1999-2000 et 2007-2008, ça bougeait très peu pour la glycémie et en 2007-2008, il y a eu une augmentation très marquée de la glycémie à jeun chez la population américaine», dit-il. Même chose pour le cholestérol: la situation des Américains semblait assez stable jusqu’à 2008, puis M. Brochu a remarqué une diminution notable du «bon» cholestérol.
Un phénomène multifactoriel
Selon le professeur et son équipe, plusieurs hypothèses pourraient expliquer ce phénomène, notamment une alimentation moins équilibrée depuis la crise économique. Moins d’argent pour un individu, moins de choix sains dans son panier d’épicerie et donc, moins de bienfaits pour la santé physique.
La baisse de la pratique d’activités physiques, l’augmentation du stress et les problèmes psychologiques pourraient aussi être de bonnes hypothèses pour expliquer ce phénomène multifactoriel dont la résultante est nette: une augmentation de la prévalence au syndrome métabolique.
Que prévoir pour l’après-pandémie?
De telles données pourraient laisser croire que la crise économique découlant de la pandémie de la COVID-19 aura probablement un effet sur la santé physique de la population. «Avec la crise économique actuelle, qui ne tient pas de la même cause, ce serait intéressant de poursuivre cette étude-là jusqu’à peut-être 2025», affirme M. Brochu.
Mais le contexte de vie populationnel est différent d’une crise à l’autre et cela fait en sorte que les données peuvent aussi prendre des significations différentes, nuance-t-il. Seul le temps permettra de constater les impacts sur la santé de la présente crise économique.
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