COVID-19: des scientifiques alertent sur la défiance des populations à l’égard d’un vaccin
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Des scientifiques ont appelé les gouvernements à agir contre la défiance à venir des populations à l’égard du futur vaccin contre la COVID-19, qui pourrait entraver une couverture vaccinale idéale, selon leur étude publiée mardi.
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« Dans la plupart des 19 pays étudiés, les niveaux actuels d’acceptation d’un vaccin contre la COVID-19 sont insuffisants pour répondre aux exigences de l’immunité communautaire », mettent en garde les auteurs de l’étude menée en juin et publiée dans la revue Nature Medicine.
72 % des 13 400 personnes interrogées dans les 19 pays ont déclaré qu’elles se feraient vacciner si « un vaccin disponible contre le COVID-19 démontre son efficacité et son innocuité », tandis que 14 % répondent qu’elles refuseraient et autant 14 % se montrent hésitantes.
Le taux d’acceptation évolue fortement, avec trois pays sous les 60 %, la France (58,8 %), la Pologne (56,3) et la Russie (54,8), et trois autres qui dépassent les 80 %, la Chine, le Brésil et l’Afrique du sud.
« Nous avons constaté que le problème de l’hésitation face au vaccin est fortement lié à un manque de confiance dans le gouvernement », a commenté l’un des coordinateurs de l’étude, Jeffrey V. Lazarus, chercheur à l’Institut de santé mondiale de Barcelone (ISGlobal).
Selon les auteurs de l’étude, « il est de plus en plus évident qu’une politique transparente, fondée sur des données probantes, et une communication claire et précise seront exigées de toutes les parties prenantes », à commencer par les gouvernements.
Pour mener des campagnes de prévention efficaces, ils appellent « à expliquer soigneusement le niveau d’efficacité d’un vaccin, le temps nécessaire à la protection (avec des doses multiples, si nécessaire) et l’importance d’une couverture à l’échelle de la population pour obtenir l’immunité communautaire ».
Et ce, d’autant que « les militants anti-vaccination font déjà campagne dans plusieurs pays contre la nécessité d’un vaccin, certains d’entre eux niant carrément l’existence de la COVID-19 ».
Selon une autre étude parue la semaine dernière dans la revue britannique Royal Society Open Science, jusqu’à un tiers de la population de certains pays est susceptible de croire à de fausses informations et à des théories complotistes sur la COVID-19. Par exemple, quelque 33 % des sondés mexicains et 37 % d’espagnols jugent « fiable » la théorie selon laquelle le coronavirus a été délibérément fabriqué dans un laboratoire de la ville chinoise de Wuhan, d’où est partie l’épidémie (ils sont entre 22 et 23 % aux Royaume-Uni et aux États-Unis).