Hausse des cas de plagiat à l’Université Laval
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Les cas de tricherie et de plagiat ont atteint un sommet en cinq ans à l’Université Laval, qui a mis en place des mesures pour enrayer le phénomène, dont la tenue d’examens de mi-session dans des hôtels pour les étudiants situés à l’extérieur de Québec.
Au cours de l’année 2019-2020, 279 dénonciations pour des infractions reliées aux études ont été recensées. Il s’agit d’un sommet depuis cinq ans, selon un bilan présenté mardi au Conseil universitaire par la secrétaire générale, Monique Richer.
La hausse est de 21 % par rapport à l’an dernier et, dans la grande majorité des cas, il s’agit de plagiat ou de tricherie.
Sur les 279 dénonciations, 60 concernent des examens qui se sont déroulés à distance, une donnée qui n’est toutefois pas disponible pour les années antérieures.
«On va continuer à suivre la situation de près pour voir si la tendance à la hausse va se poursuivre», a indiqué Mme Richer.
Le plagiat et la tricherie préoccupent l’ensemble des universités, qui cherchent à protéger l’intégrité de leurs diplômes dans le contexte de l’enseignement à distance imposé par la pandémie, a rappelé le vice-recteur aux études, Robert Beauregard.
Lors de la session d’hiver, où le passage à l’enseignement en ligne s’est fait dans l’urgence, les étudiants évalués à distance étaient invités à remplir un «formulaire d’intégrité», une formule «qui avait ses limites en termes de plagiat», a affirmé M. Beauregard.
Dans certains cas, les résultats des examens réalisés dans ce contexte ont été plus élevés que ceux réalisés cet été sur le campus en présence d’un surveillant, a-t-il précisé. Pour la session d’automne, la direction de l’Université Laval a donc demandé à ses professeurs d’opter, si possible, pour d’autres méthodes d’évaluation, comme des travaux à remettre.
Des examens à l’hôtel
Lorsque l’examen était incontournable, différentes mesures ont été prises pour que les évaluations de mi-session se déroulent le plus possible en présence sur le campus, a ajouté M. Beauregard.
Pour les étudiants qui habitent à l’extérieur de la région de Québec, l’Université Laval a même loué des salles dans des hôtels afin que les évaluations puissent se faire sous surveillance.
Ces évaluations se déroulent habituellement dans des universités, des cégeps ou écoles secondaires partenaires, ce qui n’a pas été possible cette année en raison de la pandémie.
L’Université Laval a dû se résoudre à réserver des salles de réunion dans neuf hôtels différents, pour y accueillir 95 étudiants venus y passer leurs examens de mi-session, une procédure exceptionnelle autorisée par Québec dans le contexte actuel.
Pour les étudiants à distance situés dans des régions éloignées des grands centres, il a aussi été possible de prendre une entente afin que l’évaluation se déroule en présence d’un surveillant.