Révolutionnaires et fabriqués au Québec
Les masques à fenêtre transparente des Entreprises Prémont viennent d’obtenir le feu vert de Santé Canada
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Les personnes malentendantes, et possiblement beaucoup d’autres, pourront bientôt recommencer à lire sur les lèvres des gens masqués grâce à une entreprise de Louiseville, en Mauricie.
Après un investissement de 2 millions de dollars et quantité de tests plus tard, Entreprise Prémont a finalement obtenu le feu vert de Santé Canada pour la production de masques avec fenêtre transparente. C’est le premier fabricant canadien à répondre aux exigences de l’organisme fédéral pour ce type de masque.
L’entreprise produit déjà 5 millions de masques chirurgicaux par semaine. Depuis avril, elle est d’ailleurs passée de 0 à 160 employés. « On fournit une partie de la réserve du Québec présentement, mais pour les masques à fenêtre, on n’a toujours pas d’entente avec le gouvernement », explique le copropriétaire d’Entreprise Prémont Luc Girard.
Forte demande
L’homme d’affaires, qui a un enfant malentendant, ne vise pas que ce type de clientèle. Des centres de services scolaires se sont déjà montrés intéressés, dit-il, et le but est de vendre son Humask-Pro Vision aux écoles, mais aussi aux hôpitaux, aux CPE et aux services de garde ainsi qu’aux CHSLD.
« Dans un monde idéal, tout le monde devrait avoir un masque où on peut voir au moins les expressions du visage », lance M. Girard.
Et la demande existe, assure-t-il.
« Si ce n’est pas ici, ce sera aux États-Unis ou en Europe, où la demande est forte. On regarde même la possibilité d’installer des lignes de production là-bas. »
D’abord pour les malentendants
« Nous sommes très fébriles, car les masques opaques brisent complètement la communication », a expliqué mercredi la présidente d’Audition Québec, Jeanne Choquette. C’est à la demande de cet organisme, qui fait la promotion de l’autonomie et de l’intégration des personnes ayant des problèmes d’audition, qu’Entreprise Prémont a lancé le projet, il y a six mois.
Comme l’entreprise avait déjà automatisé sa chaîne de production, la moitié du boulot était déjà fait. « On peut produire à meilleur prix que ce qu’on trouve présentement sur le marché international », assure Luc Girard.
Ce qui n’assure toutefois pas que les contrats avec les gouvernements d’ici viendront. « On est craintif, car nos contrats pour les masques réguliers finissent bientôt et on n’a pas eu de renouvellement encore », explique l’entrepreneur.
Pour ce qui est des masques à fenêtre, « on devrait avoir des bonnes nouvelles dans les prochains jours », pense-t-il, car un appel d’offres public est actuellement ouvert.
Sinon, sa production sera vendue à l’international.
« On n’aura pas de problèmes, on n’a pas mis toute cette énergie là-dessus pour rien. »