Enfin on peut livrer de l’alcool!
Les restaurateurs lourdement touchés par la pandémie saluent la fin de cette interdiction d’une autre époque
Coup d'oeil sur cet article
La modification d’une loi « désuète » qui interdisait aux restaurants de faire livrer de l’alcool ou de laisser les clients prendre un verre sans repas est accueillie comme une bouffée d’air frais en ces temps difficiles.
« Pour nous, c’est des années de travail pour corriger ces quelques aberrations », a souligné François Meunier, de l’Association Restauration Québec, qui étudie le dossier depuis le début des années 2000.
Depuis vendredi soir, les restaurateurs peuvent avoir recours à un service comme Uber Eats ou DoorDash pour faire livrer de l’alcool à leurs clients avec un repas.
Le projet de loi à ce sujet a été adopté vendredi à l’unanimité à Québec, quelques heures avant la fin de la session parlementaire.
Auparavant, seuls les restaurants disposant de leur service de livraison – surtout les grandes chaînes – avaient le droit de le faire.
Soulagés, des restaurateurs durement éprouvés par les mesures sanitaires pour prévenir la transmission de la COVID-19 en zone rouge y voient un coup de pouce plus que bienvenu.
« Ça ne va pas sauver tout le monde, mais ça va nous aider énormément, surtout en fin d’année », a assuré Kim Colonna, cofondateur du bar à vin de la capitale Petits Creux.
Juste boire
Dès la réouverture des salles à manger, les restaurants pourront aussi proposer à leurs clients de prendre un verre sans nécessairement commander à manger.
« Enfin, on entre dans le 21e siècle », a ajouté M. Colonna qui, comme plusieurs, considérait comme désuètes les lois entourant la vente d’alcool par les restaurants.
« En ce moment, [ma cave à vins] était un compte de banque que je ne pouvais pas activer », a renchéri David McMillan, cofondateur du restaurant montréalais Joe Beef, qui a lancé jeudi un mouvement de « désobéissance civile » pour dénoncer l’impossibilité de vendre de l’alcool sans nourriture.
Une bouteille avec ça ?
Alors que les cas de coronavirus sont à la hausse dans la province, la cofondatrice des brasseries Les enfants terribles, Francine Brûlé, croit que plusieurs consommateurs préféreront cette nouvelle option.
« Si je fais venir à manger, j’aime mieux commander une bouteille que d’être en contact avec plein de monde à la SAQ », a-t-elle illustré.
Copropriétaire du Melrose, dans la Petite-Italie, Vincent Scalia entrevoyait déjà l’enthousiasme de ses clients.
« Quand les gens commandent une pizza, la majorité veut aussi une bonne bouteille de vin italien ! » s’est-il exclamé, assurant être prêt à les fournir.
Jocelyne Veillette, propriétaire du Hobbit, à Québec, retrouve pour sa part avec joie la possibilité de proposer de l’alcool à ses clients, malgré les désavantages de la livraison de repas.
« Mon travail premier, c’est de servir du vin. C’était une aberration de ne pas pouvoir poursuivre », estime la sommelière de formation, dont la cave à vins comporte un inventaire de plus de 35 000 $.
Autre avancée permise par la loi, les détenteurs de permis de brasseurs artisans auront désormais le droit de vendre leurs bières à l’épicerie ou au dépanneur.
– Avec Marc-André Gagnon et Jean-François Racine
-
Un restaurateur en rallie d’autres au mouvement
-
Les restaurateurs demandent des excuses de Québec
www.journaldequebec.com -
Ils exigent un plan de réouverture à long terme
www.journaldequebec.com -
Dubé assume la décision de fermer les restaurants
www.journaldequebec.com -
La Santé publique n’aurait pas fermé les restos
www.journaldequebec.com -
Des restaurateurs sont en furie
-
Restaurateurs: ont-ils un recours contre Québec?
www.journaldequebec.com -
Restaurants Canada supplie l’État de rouvrir