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Forêts: protégeons le mont Kaaikop

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Alors qu’il reste moins de trois semaines avant la date butoir pour que le Québec remplisse son engagement de protéger 17% du territoire de la province, le ministre de l’Environnement a déclaré dans Le Journal de Montréal et dans Le Journal de Québec que «chaque région n’aura pas ses aires protégées» et qu'«on ne veut pas pénaliser les régions qui vivent de la forêt».  

Pour la Coalition pour la préservation du Mont-Kaaikop, qui mène depuis 8 ans des actions afin de préserver le mont Kaaikop (40,5 km2), cela s’avère un discours passéiste. La création d’aires protégées, en plus d’être une nécessité en cette grave période de changements climatiques et d'effondrement de la biodiversité, est un important moteur économique. 

Photo courtoisie

Conserver les forêts est plus rentable que les couper

Une importante étude économique réalisée par l'équipe de Jérôme Dupras, chercheur très reconnu de l’Université du Québec en Outaouais, a clairement démontré que conserver les forêts est plus rentable que les couper dans le secteur du mont Kaaikop. Conserver augmente la valeur des services écosystémiques liés aux activités récréotouristiques, aux habitats pour la biodiversité, à la valeur esthétique et aux services culturels autochtones. 

À cet effet, L'Interval, une coopérative de plein air en activité depuis 75 ans, exploite à la base du Kaaikop de l'hébergement et 40 km de sentiers de randonnée. Plus de 10 000 personnes s'y rendent annuellement. 

Protéger le mont Kaaikop contribue directement au principal moteur économique de notre région: la villégiature et le tourisme. 

Acceptabilité sociale

La protection du mont Kaaikop, site régional emblématique et 2e sommet de la MRC des Laurentides, a reçu l’appui de plus de 12 000 personnes de 60 municipalités à travers le Québec. À cela s’ajoutent notamment les appuis d'organismes nationaux et régionaux de protection de l'environnement et de la communauté mohawk – le Kaaikop alimentant en biodiversité leur territoire de chasse et de pêche. 

La Coalition a rigoureusement fait ses devoirs. Ses bénévoles ont donné beaucoup de temps, et 85 000$ de financement populaire ont été investis en études, ateliers et outils de promotion. 

Notre vécu démontre que le ministère des Forêts est plutôt la voix de l’industrie forestière et que le ministère de l’Environnement n’arrive pas à faire le poids contre lui. Il nous faut donc un arbitre qui puisse trancher en faveur de l’intérêt commun. 

Nous nous en remettons à vous, Monsieur le Premier Ministre, pour que le mont Kaaikop fasse partie des aires protégées qui seront décrétées pour atteindre la cible de 17%.