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Des aînés ont été barricadés dans leur appartement

En attendant leur résultat COVID, la résidence avait fait poser des demi-portes

Résidence Anjou sur le Lac
À la Résidence Anjou sur le Lac, des barricades ont été installées sur les portes de quatre appartements afin d’éviter que des résidents atteints de troubles cognitifs en attente de leurs résultats pour la COVID-19 se déplacent dans l’établissement. Photo Clara Loiseau


Une plainte a été déposée au Service de sécurité incendie de Montréal après que des aînés ayant des troubles cognitifs ont été barricadés dans leur appartement.

« On a carrément enfermé des gens dans leur propre appartement qu’ils paient, dans une résidence privée. Je n’en revenais pas de voir ça ! Il aurait pu y avoir une catastrophe », déplore une employée d’une agence de santé ayant décidé de garder l’anonymat par peur de représailles, qui a travaillé à la Résidence Anjou sur le Lac, à Montréal.

À la fin novembre, cette travailleuse est appelée à vérifier que les résidents en attente de résultat pour la COVID ne sortent pas de leur chambre et à répondre à leur besoin.

Elle découvre que quatre portes d’appartements ont été barricadées et ne sont ouvrables que par quelqu’un qui se trouve à l’extérieur du logement et a déposé une plainte auprès des pompiers. 

Pour Sylvain Gariépy, ancien chef de division au Service de sécurité incendie de Laval et sapeur depuis 31 ans, cette situation est « inacceptable ».

Dangereux

« C’est interdit d’enfermer des gens dans des endroits comme ça, les règles sont claires au niveau de la sécurité incendie. Imaginez s’il y avait eu un incendie à quel point les gens auraient été pris à l’intérieur de leur appartement. Je n’ose même pas y penser », soutient-il.

Le porte-parole de l’Association québécoise de défense des droits des personnes retraitées et préretraitées, Serge Séguin, abonde dans le même sens.

« Ça n’aurait jamais dû exister ! Il faut être à côté de la plaque pour faire quelque chose comme ça, même si ce sont des personnes avec des troubles cognitifs », affirme-t-il.

Temporaire

De son côté, la directrice générale de la Résidence Anjou sur le Lac, Karine Nadon, confirme que quatre résidents ont eu leur porte d’appartement barricadée.

Résidence Anjou sur le Lac
Photo courtoisie

« On a eu un employé qui a été déclaré positif et qui a eu des contacts étroits avec quatre résidents, qui ont tous des troubles cognitifs. Ils ne respectaient pas l’isolement, alors pour ne pas contaminer les autres, on a mis une demi-porte pour les garder à l’intérieur », soutient Mme Nadon.

Selon elle, des visites étaient prévues le soir et la nuit pour vérifier que tous les résidents allaient bien, et que cette mesure était temporaire, « le temps que le CLSC mette en place les aides de service ». 

Les familles des résidents avaient été mises au courant de la situation, dit-elle.

Le Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux (CIUSSS) de l’Est-de-l’Île-de-Montréal a confirmé que ces dispositifs ont été retirés après trois jours.







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