Un vrai livre coup de poing
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Si on croyait l’esclavage depuis longtemps aboli aux États-Unis, ce génial roman se charge assez vite de nous rappeler le contraire...
Ce n’est pas la première fois qu’on le dit, et certainement pas la dernière : la réalité dépasse souvent la fiction. Ce roman, qui a été encensé aux États-Unis et qui a notamment remporté le PEN/Faulkner Award, nous en donne d’ailleurs une fois de plus la preuve.
S’inspirant d’une très sordide affaire qui, au tournant des années 2010, a eu pour cadre une ferme des environs de Saint Augustine, en Floride, il s’ouvre sur une scène qu’on n’est pas près d’oublier : un jeune Noir de 17 ans dont les deux mains ont été coupées parvient à s’évader de l’immense exploitation agricole qui le retenait prisonnier depuis des années. Et si, après avoir retrouvé sa tante, il réussira à refaire sa vie très loin de là, jamais il n’oubliera sa mère Darlene, qui y est toujours retenue captive.
Un travail de cauchemar
La façon dont l’histoire est racontée est franchement géniale. On va bien sûr revenir en arrière afin d’en apprendre un peu plus sur Darlene Hardison et sur ce qui l’a poussée à sombrer corps et âme dans le crack. Car c’est à cause de sa dépendance aux substances illicites qu’elle a été recrutée par Delicious Food, cette ferme ayant trouvé un singulier moyen de réduire en esclavage tous les toxicomanes qu’elle emploie.
Mais ce qui rend ce récit absolument unique, c’est la façon dont la drogue en tant que telle a été personnifiée. Rien ne peut l’empêcher de parler, et de ce fait, elle va se faire un plaisir de raconter la longue descente aux enfers de Darlene.
Un roman qui étonne et qui marque.
Vraiment.
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Dans ce thriller psychologique plutôt réussi, on va vite découvrir que les cobots, contraction des mots « compagnon » et « robot », sont spécialement conçus pour « soulager la douleur due à la disparition d’un être cher ». Après un grave accident, Abbie Cullen va ainsi se réveiller à l’hôpital et apprendre qu’elle n’est plus tout à fait la même. La suite est franchement étonnante.
Dictionnaire amoureux du polar
Pierre Lemaitre, à qui on doit entre autres Au revoir là-haut, Couleurs de l’incendie et Miroir de nos peines, nous prévient d’emblée : dans ce pavé consacré au polar, il ne sera question que des livres, des séries télé et des films qu’il a vraiment aimés. Une bonne chose, puisqu’il va du coup nous permettre de faire quantité de belles découvertes pendant la prochaine année !
David Bowie
Demain, ça va déjà faire cinq ans que David Bowie nous a quittés. Mais grâce à ce remarquable ouvrage grand format, on aura l’impression de le retrouver un peu. Réunissant plus d’une centaine de photos qui ont toutes été prises par d’éminents photographes, il nous permet en effet de suivre sa carrière, de ses tout débuts jusqu’aux années 2000. Un vrai, vrai coup de cœur.
Savons naturels
Tout le monde peut fabriquer ses propres savons. Ce coffret nous permet d’ailleurs de découvrir comment. Comprenant un livre-guide étape par étape, un moule à savon professionnel en silicone et dix jolies feuilles d’emballage (avec autant d’étiquettes !), il propose pas moins de quatre recettes de savons qui peuvent être réalisés avec des ingrédients entièrement naturels.
Frissons garantis
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Envie de voyager au loin ? Ce premier polar traduit en français de l’écrivain espagnol Ibon Martín nous entraîne directement au cœur du Pays basque. Et à peine arrivé, on sera invité à monter à bord du train qui, depuis la ville de Gernika, traverse tout l’estuaire d’Urdaibai. Tel que son machiniste ne tardera pas à nous l’apprendre, c’est la ligne la plus belle et la plus tranquille du réseau.
Pour ce qui est de la beauté, il a sûrement raison, la mer Cantabrique se profilant ici et là. Mais pour ce qui est de la tranquillité, on repassera : le train va heurter de plein fouet une femme qui a été solidement attachée à une chaise.
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Ce sera là le premier meurtre d’une longue série, et chaque fois, une tulipe rouge sera retrouvée sur les lieux du crime. Pour en découvrir la raison et coincer le tueur, la jeune ertzaina Ane Cestero – une enquêtrice adepte de surf qu’on a beaucoup aimée – aura ainsi pas mal de pain sur la planche.
Ah oui, avant d’oublier : s’il n’est pas déjà trop tard, mieux vaut ne pas lire le résumé qui figure sur la quatrième de couverture du livre : il dévoile l’un des éléments clés de l’enquête, ce qui est quand même assez dommage...