Vaccination: jusqu’à 90 jours avant le rappel
Québec préfère ignorer la recommandation fédérale afin de pouvoir vacciner rapidement plus de gens
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Contrairement aux autres provinces canadiennes, qui prévoient respecter l’intervalle maximal de 42 jours entre la première et la deuxième dose du vaccin contre la COVID-19, Québec prendra le risque d’attendre jusqu’à 90 jours avant d’injecter le rappel, afin de vacciner rapidement plus de gens.
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Après mûre réflexion, les experts du Comité sur l’immunisation du Québec ont finalement recommandé de donner un coup de barre maintenant, en vaccinant le plus de personnes vulnérables possible avec les doses disponibles.

L’objectif ? « Sauver des vies et réduire la pression sur notre système de soins », a expliqué en conférence de presse le ministre de la Santé, Christian Dubé.
« Dans notre contexte, c’est la meilleure stratégie, car on doit composer avec très peu de vaccins et on est engagés dans une course contre la montre », a-t-il soutenu, aux côtés du directeur de la campagne québécoise de vaccination contre la COVID-19, Daniel Paré, et du bras droit du Dr Horacio Arruda, le Dr Richard Massé.
- Écoutez l’analyse de la Dre Nathalie Grandvaux, directrice du Laboratoire de recherche sur la réponse de l'hôte aux infections virales:
Une part de risque
Cette stratégie comporte une part de risque, puisqu’il n’existe aucune donnée scientifique sur l’efficacité du vaccin six semaines après la première injection.
« C’est efficace si on a un intervalle allant jusqu’à 42 jours. (Mais) après 42 jours, on ne sait pas », a d’ailleurs souligné, lors d’un autre point de presse, le sous-administrateur en chef de la santé publique du Canada, le Dr Howard Njoo.
C’est précisément pourquoi à l’instar de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), le Comité consultatif national de l’immunisation (CCNI) recommande de ne pas dépasser le délai de 42 jours.
En vertu d’une déclaration commune signée par les médecins en chef de partout au Canada, dont le Dr Arruda, Québec aura l’obligation de surveiller et de documenter les effets du report de la seconde dose.
« Cette immunité-là, elle n’arrête pas d’un coup sec, elle continue », a assuré le Dr Massé, en se basant sur l’expérience vécue avec d’autres vaccins.
- Écoutez l'entrevue de Caroline St-Hilaire avec Amir Khadir, microbiologiste-infectiologue au Centre hospitalier Pierre-Le Gardeur, sur QUB radio:
Plus de 115 000 vaccins administrés
Depuis la mi-décembre, Québec a utilisé plus de 115 000 des 162 000 doses de vaccin reçues jusqu’à présent. La cible demeure celle d’administrer 250 000 doses d’ici février.
Plus de 25 000 résidents en CHSLD ont déjà été vaccinés, soit plus de la moitié. La vaccination, qui se poursuit auprès du personnel soignant, débutera à compter du 25 janvier dans les résidences privées pour aînés (RPA).
Selon le calendrier actuel, il faudra attendre jusqu’à la mi-mars avant que les doses de rappel commencent à être administrées.
Le délai entre l’injection de la première et de la deuxième dose pourrait être réduit si les vaccins sont livrés plus rapidement au Québec.
Les pharmaceutiques prescrivent de leur côté un intervalle de trois semaines avec le vaccin de Pfizer/BioNTech, et de quatre semaines avec celui de Moderna.
Québec a avisé les deux fabricants de sa stratégie de vaccination, sans toutefois leur demander de l’approuver.
— Avec la collaboration d’Émilie Bergeron, Agence QMI
Opération de vaccination (En date du 14 janvier)
- Doses du vaccin reçues : 162 175
- Doses du vaccin administrées : 115 704
PERSONNES VACCINÉES JUSQU’À MAINTENANT DANS LES GROUPES PRIORITAIRES
- Résidents des CHSLD : 25 799 sur 40 000 (64,5 %)
- Personnel soignant : 85 167 sur 325 000 (26 %)
- Usagers des résidences privées pour aînés (RPA) : 0 sur 136 000 (début le 25 janvier)
- Communautés isolées et/ou éloignées : 2868 sur 46 000 (6 %)
- 80 ans et plus : 0 sur 418 000 (début le 15 février)
- 70 à 79 ans : 1870 (proches aidants) sur 768 000 (début le 15 mars)
Source : ministère de la Santé et des Services sociaux
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