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Taxe sur les boissons sucrées: pour réduire l’obésité

Plastic bottles of assorted carbonated soft drinks
Photo Adobe Stock

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La consommation de boissons sucrées est associée à l’obésité, au diabète et aux maladies cardiovasculaires. Plusieurs experts de la santé et certains organismes de santé publique se prononcent en faveur d’une taxe d’accise sur les boissons sucrées. À leurs yeux, une telle mesure pourrait peut-être améliorer la santé de la population.

L’excès de sucre est certainement associé à plusieurs maladies chroniques, dont l’obésité. 

Les boissons sucrées constituent une source importante de sucre et sont ingérées de façon quotidienne par une bonne partie de la population. L’obésité est associée à plusieurs comorbidités, dont l’hypertension et le diabète de type 2. L’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) estime que les coûts directs associés à l’obésité totalisent 3 milliards de dollars par année (hospitalisation, visites médicales, médicaments, etc.) auxquels s’ajoutent les coûts indirects (invalidité, absentéisme, etc.). 

L’OMS recommande de limiter l’apport en sucres ajoutés à 25-50 g par jour, soit l’équivalent de 6-12 c. à thé de sucre par jour pour un adulte. L’objectif étant de ne pas dépasser 10 % de l’apport calorique quotidien par jour. Sachant qu’une boisson gazeuse de 355 ml contient entre 38 et 42 g de sucres ajoutés, le compte est vite atteint.

POURQUOI UNE TAXE

Plusieurs organismes, dont la Coalition Poids, Capsana, Diabète Québec, la Fondation des maladies du cœur et la Société canadienne du cancer, soutiennent le mouvement en faveur d’une taxe sur les boissons sucrées. « Les boissons sucrées sont clairement associées à l’obésité infantile », affirme Corinne Voyer, directrice de la Coalition Poids. Mme Voyer est en faveur de la taxe et défend cette prise de position avec vigueur depuis plusieurs années. Une diminution de la consommation des boissons sucrées entraînerait une réduction des visites à l’hôpital et, par conséquent, une baisse des coûts liés aux maladies métaboliques. De plus, il a été démontré que les personnes qui sont les plus susceptibles de réduire leur consommation et les plus enclines à être touchées par cette taxe sont justement les personnes qui en consomment beaucoup ! On estime qu’une hausse de 10 % des prix entraînerait une diminution de la consommation de 8 à 12,6 %, ce qui est non négligeable.

Selon la Coalition Poids, en imposant une taxe équivalente à 10 sous le litre et en étendant la couverture de la taxation à toutes les boissons sucrées (thés glacés, boissons énergisantes, boissons pour sportifs, eaux vitaminées), les revenus générés par la taxe pourraient atteindre plus de 80 millions de dollars.  

Au Québec     

  • 1 homme sur 5 est obèse.   
  • 1 femme sur 6 est obèse.   
  • 10 % des enfants sont obèses et 30 % sont en surplus de poids.  
  • 20 % de la population âgée de 15 ans et plus consomme quotidiennement au moins une boisson sucrée par jour.  
  • La consommation d’une boisson sucrée par jour augmenterait le risque d’obésité de 60 % chez les enfants et de 27 % chez les adultes.     

Ailleurs dans le monde    

La taxe sur les boissons sucrées est déjà présente dans plusieurs pays.  

  • Au Mexique, une taxe de 10 % sur les boissons sucrées a permis de réduire de 6 % la consommation de ces boissons, soit une réduction de 4 L environ par personne en 2014. Ce pourcentage était plus élevé chez les personnes à plus faible statut socioéconomique. Les recettes engendrées par cette taxe ont atteint 3,4 milliards de dollars et ont été réinvesties dans l’installation de fontaines d’eau dans toutes les écoles du Mexique.   
  • La France a implanté la taxe sur les boissons sucrées en 2012 et l’augmentation de prix de 8,1 % a amené une diminution de la demande de 6,7 %. Cette taxe a généré près de 280 millions d’euros. Cet argent est réinvesti dans le régime général d’assurance maladie. La taxe varie selon la quantité de sucre contenue dans la boisson. Par exemple, les boissons qui contiennent moins de 5 g de sucre/100 ml ne sont pas taxées, alors que les boissons qui contiennent entre 5 et 8 g de sucre le sont, celles qui ont plus de 8 g le sont encore plus.    
  • La ville de Berkeley en Californie a imposé une taxe de 1 sous US par once en 2015. Un an après l’imposition de cette taxe, il y a eu une réduction de 9,6 % du volume des ventes des boissons sucrées et près de 1,1 million US généré en revenu. Les recettes sont destinées aux programmes d’éducation en nutrition, aux programmes de jardinage dans les écoles et aux organisations qui travaillent sur la promotion de saines habitudes de vie. Trois ans plus tard, les habitants de Berkeley rapportent avoir diminué leur consommation de boissons sucrées de 52 % !   
  • D’autres pays, tels que la France, la Finlande, la Hongrie et l’Angleterre, ont implanté cette taxe et ont constaté un impact favorable sur la consommation de ces boissons.      

Cinq raisons pour imposer une taxe  

Plastic bottles of assorted carbonated soft drinks
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Selon un sondage mené par la Coalition Poids durant l’été 2020, deux Québécois sur trois sont en faveur d’une taxation sur les boissons sucrées, pourvu que le revenu généré par cette taxe soit majoritairement destiné aux programmes de prévention contre l’obésité et les maladies chroniques. 

Il existe plusieurs façons intéressantes de réinvestir les revenus de la taxe. En voici quelques exemples :  

  • Subvention des fruits et légumes frais dans les écoles et pour les personnes à faible revenu.  
  • Accroissement des accès aux aliments sains dans les quartiers défavorisés.  
  • Lancement des campagnes de promotion des saines habitudes de vie.  
  • Amélioration des infrastructures telles que les pistes cyclables ou les centres sportifs dans le but d’encourager la pratique de l’activité physique.  
  • Subvention des programmes de santé mentale chez les enfants, particulièrement en temps de pandémie.     

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