Pierre-Luc Dubois s'en va à Winnipeg
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La saga Pierre-Luc Dubois est terminée. Samedi matin, moins de 48h après avoir été cloué au banc par son entraineur John Tortorella, l’attaquant québécois a été échangé aux Jets de Winnipeg en retour de Patrik Laine et Jack Roslovic.
Un choix de troisième ronde en 2022 accompagne également Dubois à Winnipeg tandis que les Jets se sont engagés à continuer de payer 26% du salaire de 6,75M$ que Laine touchera cette saison, la dernière de son contrat.
Cette transaction semblait imminente, particulièrement après l’épisode de jeudi dernier. En soirée, vendredi, les rumeurs s’intensifiaient et plusieurs informateurs mentionnaient que les Jets, tout comme le Canadien de Montréal et les Ducks d’Anaheim étaient au plus fort de la lutte pour l’obtention de Dubois.
Au final, les Jackets et les Jets ont trouvé un terrain d’entente en s’échangeant des joueurs qui avaient mentionné vouloir un changement d’air.
« Ce n’est jamais une décision facile quand tu arrives à cette conclusion (celle d’échanger Patrik Laine). Mais pour réaliser une transaction de cette magnitude, tu dois sacrifier un très bon joueur. Il y a aussi la réalité salariale. Nous avons acquis un centre de grande qualité. Il y avait plusieurs équipes dans la course. Nous avons ajouté un centre qui entre dans ses meilleures années. Nous n’aurions pas échangé un Patrik Laine sans recevoir un centre ou un défenseur de premier plan. Pour moi, ça devenait logique », a expliqué le directeur-général des Jets, Kevin Cheveldayoff, ajoutant que les pourparlers entre les deux partis avaient débuté lors du dernier repêchage.
PAS D’INQUIÉTUDE
La fin tumultueuse de Dubois à Columbus n’inquiète pas les Jets. Les images des dernières présences du joueur de centre québécois dans l’uniforme des Jackets ont soulevé des questions sur son attitude et son caractère.
Un raccourci ingrat, selon l’entraineur-chef des Jets, Paul Maurice.
« Je ne sais pas ce qui s’est passé à l’interne. Quand tu vois les images, tu peux les interpréter comme tu veux. Personne n’était présent et on n’a aucune idée de ce qui s’est passé. Il faut être prudent avant de dire que c’est un joueur qui manque de caractère et ce, avant même de l’avoir rencontré. On va l’accueillir ici à bras ouverts, comme on le fait avec tous nos nouveaux joueurs. On va ensuite le juger sur comment il s’intègre à notre formation. »
Même son de cloche chez Cheveldayoff. Pour lui, la fin de Dubois à Columbus ne représente pas ce qu'il est réellement.
«De l’extérieur, tu penses avoir une idée de ce qui s’est passé mais je ne sais pas réellement ce qui se déroulait à l’interne. Quand je pense à Pierre-Luc Dubois, je revois les séquences de lui en séries éliminatoires. Pour moi, c’est ça, Pierre-Luc Dubois», a-t-il dit.
PAS D’AMERTUME
Du côté du directeur-général Jarmo Kekalainen, on assure que les événements de jeudi dernier n’ont pas contribué à accélérer le processus.
«J’avais dit depuis un certain temps que ça pouvait être long mais que si une offre intéressante était sur la table, nous étions prêt à bouger rapidement. Tout s’est mis en place ce matin et on est très heureux de l’entente.»
En Laine, les Blue Jackets mettent la main sur un joueur qui a inscrit un total de 140 buts à ses 306 premiers matchs dans la LNH mais, surtout, sur un attaquant qu’ils convoitent depuis longtemps.
«Je ne ressens pas d’amertume et je suis très heureux parce qu’au repêchage (de 2016), nous avions choisi Pierre-Luc au troisième rang au total alors que Patrik était sorti deuxième. Nous aurions été prêt à donner beaucoup à ce moment pour monter au deuxième échelon. On est très excité de faire l’acquisition d’un joueur d’élite comme lui et il y a un prix à payer pour le faire.»
Puisqu’il quitte les États-Unis pour venir s’établir au Canada, Dubois devra se prêter à une quarantaine de 14 jours avant de pouvoir rejoindre les Jets. Cet isolement pourrait être moins long si la requête des sept formations canadiennes, qui ont demandé au gouvernement fédéral de réduire la quarantaine à sept jours moyennant quatre tests négatifs à la COVID-19 durant cette période, est acceptée. Dans le cas de Laine, il figure toujours sur la liste des blessés et devra régler un problème de visa de travail avant de joindre les Jackets.
ROSLOVIC, L’OUBLIÉ
Si les noms de Dubois et Laine sont les plus importants dans la transaction d’hier, il ne faudrait pas oublier celui de Roslovic, prévient Kekalainen. Le choix de première ronde des Jets en 2015 n’a jamais réellement eu la chance de s’établir au centre avec la formation manitobaine. Toujours sans contrat, il avait demandé à être échangé lui aussi.
En faisant son acquisition, les Jackets ont aussi annoncé s’être entendu avec le natif de Columbus sur les modalités d’une entente de deux ans qui lui rapportera 1,9M$ par saison.
«Il sera une partie importante de cette transaction. C’est un joueur qu’on voulait repêcher en 2015 mais n’avions pas pu le faire. À chaque fois que j’avais des discussions de transaction avec les Jets, je leur parlais de Roslovic. C’est un jeune qui vient d’ici et on pense qu’il peut jouer au centre dans la LNH. Il est extrêmement rapide et a de bonnes habiletés. On croit qu’il pourra avoir un rôle offensif ici et ce sera à lui de gagner son temps de jeu.»
Les Jackets espèrent d'ailleurs qu'il puisse occuper l'une des chaises offensives de l'équipe puisque la transaction Dubois, bien qu'elle ait rapporté l'un des meilleurs franc-tireurs du circuit, a créé un trou au centre. Outre Roslovic, Max Domi, Mikko Koivu, Alexandre Texier et Boone Jenner sont les autres principaux joueurs de l'équipe pouvant jouer au poste de pivot.«Nous avons de la profondeur à cette position et on croit que Roslovic va pouvoir jouer au centre», ajoute le directeur-général finlandais.