La quarantaine à l'hôtel en vigueur seulement à la mi-février?
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Le mois de février est arrivé, mais peu de choses ont changé pour les voyageurs qui sont de retour au pays. Malgré l’annonce attendue d’Ottawa la semaine dernière, aucune date n’a encore été avancée pour l’entrée en vigueur des principales mesures proposées par le fédéral.
Le gouvernement Trudeau continue de plancher sur les mesures annoncées vendredi par le premier ministre. Si à compter de jeudi, les arrivées internationales seront concentrées dans quatre aéroports, dont Montréal-Trudeau, le fédéral dit que de nombreux détails restent à régler avant d'instaurer le test de dépistage obligatoire et le séjour à l'hôtel aux frais des voyageurs.
Le président du Conseil du Trésor, Jean-Yves Duclos, a affirmé que «beaucoup de ressources sont nécessaires pour s’assurer de prendre soin [des voyageurs] durant les trois jours [de la quarantaine]».
Du personnel doit être embauché et formé pour prendre les voyageurs en charge et les hôtels restent à identifier. À l’Association Hôtellerie Québec, qui regroupe près de 600 établissements hôteliers, on indique qu’aucun appel d’offres n'a encore été lancé et qu'aucune demande d’hébergement n’a encore été faite par Ottawa.
Ce n’est donc peut-être pas avant la mi-février que les nouvelles mesures entreront en vigueur. De quoi soulager les «snowbirds» qui songent à précipiter leur retour au pays.
Bientôt une liste d’exemptions
Le fédéral veut aussi préciser les critères pour les voyages considérés comme essentiels. Ceux qui voyagent pour aller au chevet d'un proche mourant ou pour des funérailles, par exemple, n'auraient pas à aller séjourner à l'hôtel.
Le Bloc québécois et le NPD estiment, eux, que les mesures sont insuffisantes, puisqu'elles n'empêcheront pas tous les voyages non essentiels.
«Tout ce qui a changé, c'est que ceux qui veulent voyager dans le Sud doivent maintenant acheter leurs billets à une compagnie américaine», a déploré lundi la députée bloquiste Kristina Michaud.
«Pourquoi le premier ministre ne retient-il pas les vols non essentiels du Canada?», a de son côté demandé le chef du NPD Jagmeet Singh.
Le gouvernement se défend et réplique que les mesures mises de l’avant sont «parmi les plus strictes au monde».
Le fédéral somme par ailleurs Québec de mieux surveiller la quarantaine des voyageurs, un travail qui a été jusqu'ici mal fait par la province, selon Ottawa. La Sûreté du Québec peut depuis lundi distribuer des constats d'infraction dont l'amende minimale est de 1000 $, plus 500 $ en frais, aux personnes qui ne respectent par leur période de quarantaine..