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Une page blanche pour lutter contre Google et Facebook

Une page blanche pour lutter contre Google et Facebook
Photo AFP

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Plusieurs Canadiens ont pu avoir un premier aperçu de ce que pourrait devenir un monde sans le travail des journalistes, alors que certains journaux anglophones canadiens ont décidé de publier une page blanche en une de leur édition du 4 février. 

«Imaginez si l’actualité n’était pas là», peut-on lire en bas de page sur les unes de plusieurs médias écrits, dont le «Toronto Star», le «Toronto Sun», «Montreal Gazette» ou encore «The Province».

Cet avertissement a été publié dans le cadre d’une campagne de News Media Canada, qui s’indigne de l’appropriation par Facebook et Google de la majorité des revenus publicitaires générés par les contenus journalistiques.

«C’est un fait que les sociétés d’information à travers le Canada font faillite. La COVID-19 accélère le déclin. Les emplois en journalisme disparaissent», a notamment écrit le président et chef de la direction de News Media Canada, John Hinds, dans une lettre adressée jeudi à Ottawa et obtenue par Global News.

«Cela signifie que les vraies nouvelles ne cessent de disparaître et que la haine et les fausses nouvelles seront tout ce qu’il reste à diffuser», a-t-il également prévenu dans sa missive.

Le manque de réglementation dans la sphère numérique serait la principale cause de ce problème selon John Hinds.

«Google et Facebook, deux des entreprises les plus riches de l’histoire, contrôlent la rampe d’accès à l’autoroute du web au Canada. Ils décident de ce que nous, en tant que nation souveraine, voyons et ne voyons pas dans les nouvelles», a-t-il notamment indiqué aux députés fédéraux.

«Pendant ce temps, toutes les entreprises canadiennes de médias d’information, grandes et petites, souffrent pour deux raisons: premièrement, elles ne sont pas payées pour leur contenu par Facebook et Google; deuxièmement, Facebook et Google absorbent plus de 80 % de tous les revenus», a-t-il précisé.

Un appel qui a été entendu par le ministre du Patrimoine canadien, Steven Guilbeault, qui a affirmé dans une déclaration envoyée jeudi à Global News que «les éditeurs doivent être correctement rémunérés pour leur travail et nous les soutiendrons dans la mesure où ils fournissent des informations essentielles pour le bien de notre démocratie».

Dans son éditorial du jour, le chef de la direction du «Toronto Star», John Boynton, a quant à lui soutenu une approche sous le modèle australien, qui a adopté une législation permettant aux médias de négocier un prix pour l’utilisation de leur contenu, avec des amendes si Google et Facebook refusent de coopérer.

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