«Réussir son télétravail»: s’adapter à une nouvelle réalité
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Après avoir complètement échoué sa première expérience en télétravail, qui fut moche sur bien des points, l’entrepreneur Nicolas Duvernois s’est penché sur les raisons de cet échec. En faisant des recherches sur le sujet, il a eu l’idée d’écrire, avec des collaborateurs, Réussir son télétravail. Véritable petit guide sur l’art de « télétravailler », cet ouvrage fait le tour de la question : santé mentale et physique, posture, réunions virtuelles, conseils comptables, outils pratiques.
Le télétravail est devenu une nouvelle réalité, pandémie oblige, et Nicolas Duvernois y a plongé, tête première. « La première journée, on se dit, c’est génial et on a trouvé plein de côtés positifs. Mais très rapidement, la réalité est embarquée », commente-t-il, en entrevue.
Le télétravail convient-il à tout le monde ? « Il y a la réalité sanitaire, qui fait qu’on est obligés de faire du télétravail. Mais au-delà de ça, le télétravail, ça dépend de tout un chacun. »
Il y a plusieurs types de situations, souligne-t-il. « Quelqu’un qui habite à Mirabel et qui travaillait à Montréal, il gagne trois heures dans sa journée. C’est un avantage hallucinant pour sa qualité de vie. Mais si tu n’adaptes pas ta manière de travailler pour être efficace en télétravail, ce n’est pas plus gagnant. Ça peut aider beaucoup de personnes, cependant il ne faut pas sous-estimer l’importance d’avoir des astuces pour réussir. »
Les gens n’ont pas tous la même réalité : enfants au primaire, enfants au secondaire, école à distance, organisation familiale, disponibilité, espace vital et lieux physiques.
« Il y a une discrimination qui se fait : il y a des gens qui sont dans une maison de trois étages et d’autres qui vivent dans un trois et demi. Il y en a qui ont internet haute vitesse et d’autres qui ont un mauvais internet parce qu’ils habitent dans telle ou telle région. Il y en a qui sont follement en amour avec leur conjoint ou conjointe, d’autres qui s’engueulent en permanence », énumère-t-il.
Zone d’inconfort ?
Nicolas Duvernois ajoute que le télétravail a un côté que le travail « normal » n’a pas : c’est qu’il impose le travail dans la vie personnelle des gens. « Il faut savoir manier cette réalité, et c’est principalement la cause de l’échec de ma première expérience. Je n’ai pas travaillé de la maison... j’ai amené mon travail à la maison, et c’est devenu une zone inconfortable où ce n’était ni l’un ni l’autre finalement. »
« Quand je suis au bureau et je pars, je pars pour aller à la maison. C’est deux endroits distincts et psychologiquement, ça m’aidait peut-être à faire un genre de reset avant de rentrer chez nous. »
Rester humain
Comment y arriver le mieux possible ? « C’est plus complexe qu’on le pense et c’est quelque chose qui va se démocratiser. »
Son conseil numéro un ? « Le point le plus important, c’est tout le défi de rester humain dans un monde virtuel. Donc, de garder des relations avec ses collègues, avec ses patrons et ses partenaires d’affaires. Tout ce qui touche aux relations interpersonnelles va revenir de l’avant : les soft skills, comme on dit en anglais, comme l’empathie. »
- Nicolas Duvernois est le président-fondateur de Duvernois, entreprise derrière les succès de Pur Vodka, Romeo’s Gin et Choco Crème.
- Il est aussi porte-parole de l’Association des clubs d’entrepreneurs étudiants du Québec (ACEE), coach-entrepreneur à l’école d’entrepreneurship de Beauce et siège au conseil d’administration d’Investissement Québec.
- Plusieurs experts ont collaboré au projet, dont Sylvie Bergeron, Danielle Danault et le Dr Nicolas Chevrier.